Si ce n'était pas encore clair pour certains, Aurélie Filippetti ne porte pas la Hadopi dans son cœur. En déplacement dans l'Est de la France, elle a fait part de sa réaction suite à la première condamnation par la justice d'un abonné à Internet ayant connu l'intégralité de la fameuse réponse graduée.

Une amende de 150 euros pour des téléchargements illégaux de quelques fichiers musicaux via son accès à Internet, alors qu'il avait reçu les diverses recommandations de la Haute autorité. La vraie coupable est son ex-femme.

Pointant une nouvelle fois du doigt le budget de fonctionnement de la Hadopi, la ministre de la Culture et de la Communication a déclaré ( propos rapportés par l'AFP ) :

" La Hadopi coûte 11 millions d'euros par an, plusieurs dizaines de personnes y travaillent. Ce que je constate, c'est que la décision qui a été prise hier à Belfort, c'est 150 euros de condamnation, et c'est une première, et qu'il y a à peine 30 dossiers transmis au juge. "

Elle a ajouté :

" Il y a peut-être une légère disproportion entre les moyens énormes qui ont été déployés pour Hadopi, tout le débat qui a présidé à la constitution de cette autorité, et le résultat concret. "

La ministre voudrait-elle plus de condamnations ? Ce n'est a priori pas le sens de son propos. Au contraire, elle voit une solution dans le développement " de l'offre légale, par abonnement, avec un choix large, des catalogues variés ". C'était aussi l'une des missions de la Hadopi qui au yeux de la ministre a manifestement échoué.

Aurélie-Filippetti

MàJ : via un communiqué de presse, la Hadopi répond au tacle de la ministre :

" L'action de l'institution ne peut être évaluée qu'au regard des missions et outils qui lui ont été confiés par le législateur. En matière d'encouragement à l'offre légale ces outils sont particulièrement rigides et limités. La Haute Autorité n'en porte aucunement la responsabilité et ne peut en être rendue comptable. "

Piquée au vif sur la question du développement de l'offre légale, la Hadopi met en avant 62 plateformes bénéficiant du label PUR et une expérience acquise sur " les enjeux de la culture à l'ère du numérique " qui sera mise au service de la mission de concertation sur l'acte II de l'exception culturelle.