Le logiciel SeedFuck a fait couler beaucoup d'encre. Il permet de générer de fausses adresses IP sur des trackers BitTorrent et ainsi de compliquer la tâche de la procédure d'identification, placée sous l'égide de la Hadopi, des abonnés s'adonnant à du téléchargement illégal. Sauf que ces fausses adresses IP peuvent emprunter à des adresses bien réelles, et ainsi faire peser une mise en accusation sur des abonnés Internet innocents. Une possible épine dans le pied de la Hadopi.

À la fin du mois d'avril, un député UMP avait interrogé le ministère de la Culture et Communication au sujet de SeedFuck, soulignant que : " il semblerait qu'un petit programme inonde les réseaux de téléchargements, en peer to peer,  de fausses adresses IP. Ainsi, des centaines de personnes se trouvent dans la liste des personnes ayant téléchargé illégalement même si elles n'ont rien fait ".

Michel Zumkeller a obtenu une réponse repérée par notre confrère Numerama et publiée au Journal officiel la semaine dernière. Pour la rue de Valois : " le risque de voir, dans les saisines transmises à la Haute Autorité, des personnes dont les adresses IP auraient été usurpées au moyen du programme SeedFuck est quasi inexistant ".

Pour justifier une telle réponse, le ministère indique que les prestataires, qui vont œuvrer pour les représentants des ayants droit afin d'identifier les adresses IP impliquées dans du téléchargement illégal sur les réseaux P2P, sont amenés à fournir toute une gamme d'informations. " Le rassemblement de l'ensemble de ces informations assure que le fichier ne constitue pas une coquille vide, afin d'éviter de contacter des abonnés dont l'accès à Internet n'aurait pas été utilisé pour accomplir des actes de contrefaçon ".

Ce prestataire, en l'occurrence TMG, devra en effet initier un téléchargement sur l'adresse IP qui aura été " flashée ". Ainsi, " aucune adresse IP ne sera transmise à la Hadopi sans qu'un segment d'œuvre ne lui soit proprement associé ". C'est donc pourquoi le ministère parle de risque quasi inexistant pour les abonnés dont l'adresse IP aura été usurpée via SeedFuck.