Henri Lachmann, vice-président de Vivendi s'est ainsi récemment exprimé concernant les conditions du rachat de SFR par Numéricâble et notamment de l'attitude de Bouygues Télécom lors des négociations.

Henri lachmann  Ce dernier évoque ainsi des " pressions spectaculaires et choquantes " émanant de Bouygues comme des pouvoirs publics qui ont pris parti pour l'opérateur " sans connaitre le dossier". D'après lui, " avec une fusion Bouygues-SFR, il y avait un risque de suppression de 5 à 6000 emplois." et ce, malgré les promesses de Martin Bouygues de conserver l'intégralité des postes " On peut faire partir des gens sans les licencier. Martin Bouygues a promis de conserver les personnels en doublon dans le groupe, mais pendant ce temps-là, ce sont des empois qui n'auraient pas été créés. Dans tous les cas, il y aurait eu de la casse sociale, tout le monde l'a reconnu, chez SFR comme chez Bouygues Telecom."

Puis Henri Lachmann passe à la vitesse supérieure : " Le refus de l'autre, le sectarisme de tout l'establishment ont certainement joué en faveur de Drahi ( le PDG de Numéricâble). Ce dossier est l'illustration de l'ostracisme dont est capable l'establishment français quand on n'est pas des leurs.", il dénonce ainsi le rejet du gouvernement de l'entrepreneur Patrick Drahi " Juste parce qu'il était inconnu, vivait en Suisse et dirigeait un holding dont le siège est au Luxembourg... Je comprends mieux pourquoi le FN a du succès... Martin Bouygues et ses cabinets de conseils ont eu une mauvaise conduite. Vous savez, on ne voit bien qu'avec le coeur."

Pour lui, l'acquisition de SFR par Numéricâble s'est travaillée depuis plusieurs années : " Ca faisait trois ans (Patrick Drahi) qu'il frappait à la porte de Vivendi, avec à chaque fois une offre qu'il a dû revoir. Il voulait SFR et il avait un vrai projet industriel de développement, contrairement à Bouygues qui cherchait une consolidation de la situation."

Enfin, pour mettre un terme aux rumeurs concernant le temps accordé à l'étude de chaque offre, il précise avoir accordé du temps à chaque intervenant : " J'ai vu Martin Bouygues deux fois deux heures, j'ai vu Roussat deux heures, j'ai même vu deux heures Xavier Niel et Maxime Lombardini chercher à me vendre Bouygues dans l'espoir de récupérer ses réseaux..."