Faut-il brouiller les signaux sur les sites des hôtels pour empêcher les clients d'utiliser leurs propres hotspots et passer par une connexion sans fil sécurisée fournie par l'hôtel ? Un groupe industriel dans lequel on trouve Marriott International tente d'obtenir du régulateur US, la FCC (Federal Communications Commission), la possibilité de brouiller le signal WiFi sur les sites des hôtels afin de laisser un accès que pour les connexions WiFi des hôtels elles-mêmes.

Officiellement, il s'agit de réduire le risque de piratage de la connexion WiFi de l'hôtel, avec la création de fausses pages Web sur lesquelles les clients des hôtels se connectent et dévoilent leurs mots de passe et autres informations sensibles, croyant être sur la liaison WiFi légitime.

wifi  Encore récemment, la description du système DarkHotel visant à récupérer les informations sensibles de cadres d'entreprises à partir des connexions WiFi des hôtels démontre qu'elles sont un point sensible nécessitant de prendre des mesures de sécurité.

Cependant, le brouillage des signaux WiFi obligerait les clients à utiliser la connexion WiFi de l'hôtel, souvent payante, sans laisser d'alternatives. Par ailleurs, une autorisation de brouillage du signal dans les hôtels pourrait être répercutée dans d'autres cas, comme la fourniture d'accès WiFi dans les salles de réunion, qui constituent souvent une activité annexe des hôtels.

Et cette possible extension, qui induirait un changement de comportement des utilisateurs, pourrait alors avoir des conséquences pour les fabricants de produits électroniques. Toutefois, les fréquences utilisées pour le WiFi font partie des bandes en accès libre, au contraire des fréquences réservées à certains usages et confiées à un exploitant unique en échange d'une licence.

Les dispositifs de brouillage de fréquences sous licence étant légalement interdits par la FCC, le lobby tente donc d'obtenir une exception en faisant valoir que les fréquences du WiFi ne sont justement pas sous licence.

Au contraire, les opposants au lobby font valoir que la réglementation actuelle interdisant les brouilleurs ne nécessite pas de modifications et que l'argument de renforcement de la sécurité mis en avant ne cache qu'une volonté pécuniaire qui permettrait aux hôtels de garder le contrôle exclusif de la communication WiFi.

Le lobby met en avant pour sa part la nécessaire protection des communications de ses clients et la mise en services des outils adéquats pour détecter les points d'accès hostiles.