L'hypothèse d'un rachat du fabricant de smartphones Palm a alimenté les rumeurs et les spéculations depuis plusieurs années, et de nombreux noms de grands groupes ont été cités quand l'avenir de Palm s'est assombri après son entrée sur le segment des smartphones et ses différents échecs pour remédier aux carences de Palm OS Garnet.

Après plusieurs couacs, qui ont fait perdre un temps précieux et permis à de nouveaux acteurs comme Apple puis Google de prendre position sur ce segment et de profiter de la croissance des ventes de smartphones, Palm a finalement dévoilé son système WebOS début 2009, ainsi que le smartphone Palm Pré, suivi quelque temps plus tard du Palm Pixi.

MWC Palm Pre WebOS 11 Pour beaucoup d'observateurs, il était déjà trop tard pour inverser la tendance et, malgré un succès d'estime, les ventes n'ont complètement répondu aux attentes. Pendant ce temps, Palm s'est enfoncée dans une longue phase de pertes récurrentes tout en continuant d'être soutenue par ses investisseurs, dont le fonds Elevation Partner.

Les derniers résultats financiers ont été particulièrement difficiles et les perspectives pour le trimestre en cours sont encore pires. Les rumeurs d'un rachat de Palm par un grand groupe sont reparties de plus belle, cette fois en partie confirmées par les représentants de Palm eux mêmes.

Une nouvelle fois, plusieurs noms ont été cités, parmi lesquels HTC, Lenovo ou Huawei, chacun ayant de bonnes raisons de mettre la main sur le système WebOS et le savoir-faire de Palm. Mais c'est finalement un groupe américain, qui avait déjà été cité dans des rumeurs antérieures qui pourrait remporter la mise.


Le discret HP sort de l'ombre
hp-logo C'est en effet le groupe HP ( Hewlett-Packard ) qui se propose de racheter Palm à un prix de 5,70 dollars par action, ce qui valorise l'offre à environ 1,2 milliard de dollars, un prix correctement estimé il y a peu par les analystes.

HP est présent sur le marché des PDA depuis les premières heures et a été le premier à s'engager sur la voie des PDAPhones avant de se laisser déborder par l'ère des smartphones. La société est toujours restée cantonnée au secteur professionnel et ne s'est jamais intéressée au changement de tendance qui a fait des smartphones des produits polyvalents voire carrément tournés vers le divertissement.

En récupérant WebOS, HP peut trouver là un système d'exploitation polyvalent pour se relancer et élargir sa présence sur le segment des smartphones, à l'instar d'autres grands groupes  d'électronique comme Acer ou plus récemment Dell.

Longtemps fidèle à Microsoft et son OS Windows Mobile, HP devrait pouvoir disposer à son tour de son propre OS, qui constitue là aussi une tendance dans l'industrie mobile, alors que Samsung va lancer Bada et que HTC réfléchit à la possibilité de posséder son propre OS mobile.

L'acquisition a déjà été approuvée par les conseils d'administration des deux sociétés et le communiqué de presse souligne que la prise de contrôle de WebOS va permettre à HP de prendre part de façon plus agressive au marché à croissance rapide et à forte rentabilité qu'est le segment des smartphones.

' Le système d'exploitation innovant de Palm constitue une plate-forme idéale pour élargir la stratégie mobile de HP et créer une epxérience HP au travers de multiples produits mobiles. Et Palm possède une propriété intellectuelle significative ainsi qu'une équipe hautement qualifiée. Le marché des smartphones est vaste, rentable et en forte croissance, de sorte que des sociétés qui peuvent proposer un terminal avancé et une maîtrise logicielle peuvent prendre des parts de marché. Les avancées en mobilité génèrent d'importantes opportunités, et HP entend bien devenir un leader sur ce marché ", annonce Todd Bradley, vice-président exécutif chez HP.

On notera enfin que, contrairement aux rumeurs répandues ces derniers jours, Jon Rubinstein , l'actuel CEO de Palm, ne sera pas débarqué et restera au sein de la société. L'acquisition de Palm par HP doit encore être validée par les autorités de régulation de la concurrence.

Voilà qui devrait redonner de l'intérêt pour Palm et son système WebOS, et qui tombe à point nommé pour SFR qui commence tout juste à commercialiser en France les Palm Pré Plus et Palm Pixi Plus.