hp-logo Le revirement stratégique proposé par Leo Apotheker pour assurer la croissance du groupe HP dans les années à venir a surpris beaucoup de monde et entraîne une explosion des commentaires. Après le rachat de Motorola Mobility par Google en début de semaine, les initiatives de HP ( abandon de WebOS dans les produits mobiles, cession ou cloisonnement de sa division PC grand public, stratégie de consolidation vers le software... ) dévoilées lors de la présentation du bilan financier de son troisième trimestre fiscal ont pris de court les observateurs.

Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les investisseurs ne croient pas à cette stratégie : depuis les annonces, le groupe a vu son cours s'effondrer de 22% à la bourse de New York. Entre une réduction des objectifs de croissance sur l'ensemble de l'année fiscale ( ce qui fait toujours frémir les investisseurs ) et le projet visant à se recentrer sur le logiciel alors même que HP est leader mondial des ventes d'ordinateurs, malgré les faibles marges dégagées, sans compter un abandon de WebOS moins de deux ans après sa prise en main, HP ne fait soudain plus rêver.


Réaction négative à court terme ; mais ensuite ?

L'annonce du rachat de l'éditeur Autonomy pour une somme conséquente ( 10 milliards de dollars ) se veut pourtant un signal fort en faveur d'une recherche de croissance plus axée sur le software d'entreprise. Mais ce faisant, le groupe s'expose à rencontrer sur son chemin d'autres géants, comme IBM ou Oracle.

Sachant qu'il existe déjà des tensions avec ce dernier ( et Apotheker a reconnu que l'affaire Itanium avait affaibli les ventes de serveurs HP utilisant cette plate-forme ), une plus forte agressivité de HP dans le domaine du software risque de faire des étincelles.

Apotheker, ancien CEO de SAP, connaît sans doute les potentialités de croissance du software par rapport au maintien d'un leadership dans la douleur côté hardware, surtout avec un contexte économique global qui tend à afficher un sérieux ralentissement des ventes d'ordinateurs.

WebOS devait servir à accompagner les nouveaux usages concurrents permis avec les smartphones et les tablettes mais la plate-forme mobile n'a pas répondu aux attentes et le groupe préfère désormais libérer des ressources pour d'autres projets plutôt que de maintenir à tout prix l' OS.

La faiblesse des ventes de la tablette HP TouchPad avait été évoquée officieusement la veille de la présentation des résultats financiers du groupe. De là à penser que HP annoncerait la fin de sa stratégie WebOS, il y avait tout de même un pas à franchir. C'est fait.