En gagnant en visibilité sur les marchés internationaux et en étant coté sur le marché boursier taiwanais, le fabricant HTC est sous surveillance constante des analystes et chacune de ses décisions ou annonces peut affecter fortement son cours en bourse, dans un sens ou un autre.

La société n'est pas non plus à l'abri des conséquences des avis des analystes qui peuvent inciter les investisseurs à acheter ou vendre ses actions. Encore faut-il que ces prises de position soient justifiées. Or, au lendemain du rachat début juillet de la société S3 Graphics, les critiques ont été nombreuses et les observateurs ont largement recommandé la vente des actions, ce qui s'est traduit pas une chute du cours de 59%.

Plusieurs analystes ont aussitôt répercuté cet avis négatif, dont ceux de Citigroup Global Markets, permettant aux investisseurs qui les suivaient d'obtenir un excellent retour sur investissement par rapport au suivi d'autres analystes alors que la société affichait une forte croissance et ne justifiait pas une telle sévérité de jugement.


Qui joue avec le cours en bourse de HTC ?

HTC a décidé de porter plainte dès le mois d'août contre un employé de Citigroup Global Markets en soupçonnant une tentative de manipulation de son cours. C'est que fin juin, le fabricant avait déjà dû s'exprimer pour couper court à un première rumeur affirmant qu'il ne tiendrait pas ses objectifs de livraison au deuxième trimestre.

A plusieurs reprises, HTC aurait donc été victime de rumeurs concernant ses performances, sans véritable fondement, malmenant arbitrairement son cours en bourse et limitant ses capacités d'action. Au mois de novembre, il a annoncé qu'il ne parviendrait pas à tenir ses objectifs financiers pour la fin de l'année du fait d'une concurrence renforcée limitant ses ventes.

L'affaire S3 Graphics, qui coûte tout de même 300 millions de dollars, continue ainsi d'empoisonner le climat chez HTC. Initialement présentée comme une possibilité d'obtenir des brevets pour contrer les attaques d' Apple, la transaction a surtout été vue comme un moyen de rentabiliser la participation qu'y détient Cher Wang, la présidente du conseil d'administration de HTC, faisant naître un soupçon de conflit d'intérêt, malgré les dénégations du fabricant.

Source : Bloomberg