IBM est parvenu à produire une puce très spéciale, puisqu'elle peut ralentir la lumière.


IBM
(International Business Machines), on a tendance à l'oublier, ne se contente pas de fabriquer des ordinateurs, si gros soient-ils, ou de concevoir des programmes essentiellement destinés aux professionnels. La firme de New-York oeuvre aussi dans le domaine de la recherche, axée bien entendu pour l'essentiel autour de ses métiers de prédilection, à savoir l'électronique et l'informatique.

A un moment où l'on commence sérieusement à parler d'optronique, et où les expériences en laboratoire dans ce domaine se multiplient, "Big Blue" présente un création originale, en ce sens qu'elle serait industrialisable dans des délais relativement brefs. Les ingénieurs d'IBM ont appelé le fruit de leur travail "guide d'ondes photonique-silicium", et il permet de ramener la vitesse de la lumière de -presque- 300.000 kilomètres par seconde à "seulement" 1.000 kilomètres par seconde, soit 300 fois moins.

Or, en informatique, diminuer la vitesse de la lumière permettrait de se servir de cette dernière comme vecteur de données efficace. On sait déjà transmettre des données via des faisceaux lumineux, le plus souvent soigneusement modulés (les lasers en sont un exemple), mais la vitesse naturellement élevée de la lumière est plus un obstacle qu'un avantage, étant donnée que les composants chargés de la recevoir et d'en décrypter les variations ont du mal à suivre. En réduisant cette vitesse, on pourrait envoyer aux oubliettes les cablages électriques, gourmands en énergie et limités en débit.

Jusqu'à aujourd'hui, ce scenario tenait plutôt de la science-fiction, mais cela pourrait changer.

Déjà, de jeunes pousses spécialisées dans la recherche semi-fondamentale annoncent la commercialisation à l'horizon 2007 de technologies susceptibles de remplacer l'électron par le photon dans le mécanisme de transfert de données. Les matériels d'optronique butent cependant sur un problème de taille... physique! A l'heure actuelle, on ne sait pas construire en grande quantité les composants adaptés, notamment en raison du fait que cette technologie n'en est qu'à ses balbutiements.

Pourtant, les initiatives se multiplient, et les ténors de l'industrie s'y mettent, comme Intel, par exemple. IBM semble avoir suivi une voie différente avec son guide d'ondes, peut-être -nous en sommes réduits aux suppositions ici- en multipliant les signaux pour les interpréter de manière séquentielle, et non continue: au lieu d'émettre une seule fois un train d'onde, il est possible de l'envoyer un grand nombre de fois, à quelques milli-secondes d'intervalles, de manière à "hacher" la transmission, puis à reconstituer le bloc de données après réception de tous les morceaux.

Cependant, le principal défi de l'optronique demeure pour l'instant la miniaturisation de ses composants, une révolution que l'informatique électronique a mis tout de même près de 30 ans à réaliser.

Mais tout va si vite de nos jours...




Source : Slashdot