Logo icann A l'approche de l'expiration du mandat qui lui donne le pouvoir de contrôler l'organe de régulation des noms de domaines Internet, ou ICANN, le département américain du Commerce a indiqué son intention de renouveler ce mandat dès le 30 septembre prochain.

John Kneuer, du département du Commerce, a déclaré à Reuters que " Nous sommes en discussions pour amender et étendre (le mandat) et je pense que nous devrions y parvenir entre aujourd'hui et (le 30 septembre) ".


Accords défendant...
La date d'expiration de l'accord triannuel approchant, le gouvernement américain, actuellement en charge de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN). L'accord ne devait pas être reconduit, puisque Washington avait dit abandonner le contrôle qu'il possédait sur les adresses des sites Internet.

Kneuer a cependant indiqué que l'accord serait vraisemblablement prolongé de quelques années, afin de résoudre des problèmes liés à la " transparence et la responsabilité " de l'ICANN. De nombreuses critiques s'élèvent à l'étranger, où le contrôle exercé par les Etats-Unis semble injustifié en vue de ce qu'est devenu aujourd'hui l'outil Internet, qui joue un rôle sociétal, commercial et de communication primordial au niveau mondial.

La décision de l'ICANN de refuser la création de noms de domaines en .xxx pour les activités liées à la pornographie est apparue comme une décision motivée avant tout par des intérêts politiques privés et bien particuliers au gouvernement américain actuel. La commission Européenne a d'ailleurs accusé les responsables américains d'interférence politique dans les décisions de l'ICANN.

Les décisions unilatérales prises ces derniers temps par les Etats-Unis se sont vues réitérées ici, avec une non-consultation des gouvernements étrangers à propos de la longueur de la reconduction du mandat.


Conflits internes
Les conflits ne sont pas qu'externes puisqu'un sujet, et pas des moindres, occupe la place principale des discussions entre Washington et L'ICANN : l'attribution de la gestion des bases de données Whois qui sont des répertoires publics et consultables sur Internet, dans lesquels les identités des propriétaires des noms de domaines sont renseignées.

L'ICANN aimerait restreindre l'accès à ces annuaires pour des raisons de protection des données. Cependant, la Commission fédérale américaine des télécommunications, entre autres organes de gestion et de régulation américains et internationaux, dit avoir besoin d'accéder à ces bases de données " Whois " pour faire son travail.

Jon Leibowitz, commissaire fédéral au Commerce a déclaré devant la commission sénatoriale que " toutes les enquêtes de la dernière décennie, liées à Internet, avaient été effectuées à l'aide des bases de données Whois, qui sont le premier outil auxquels nous avons recours pour identifier les malfaiteurs ".

Une restriction d'accès aux données du Whois mettrait à mal la possibilité de lutter contre le spam, les logiciels espions et les vols d'identité, toujours selon Mr Leibowitz, point sur lequel Kneuer rejoint l'opinion selon laquelle le Whois est un outil essentiel [qui devrait rester sous tutelle gouvernementale américaine].