L' iPhone marche bien au Japon, et même très bien, comme s'en frotte les mains son distributeur exclusif, l'opérateur Softbank, qui recrute largement plus de nouveaux abonnés mobiles que ses deux concurrents NTT DoCoMo et KDDI.

Ceux-ci tentent de riposter par des terminaux Android mais DoCoMo, leader du marché, peut aussi compter sur sa plate-forme i-mode et ses plus de 50 millions d'utilisateurs comme levier d'une nouvelle croissance.

La plate-forme i-mode, déployée avec un succès modeste à l'international mais plutôt appréciée sur son marché local, reste un atout pour la consommation de data mobile grâce à des services soigneusement calibrés et facilement accessibles sur des terminaux grand public compatibles.

Et pour réactiver la demande, NTT DoCoMo va suivre le même chemin qu' Apple : proposer un portail d'applications mobiles i-mode comme il en existe pour les plates-formes pour smartphones. " Nous prenons acte du fait que l'attrait des smartphones repose sur une plate-forme ouverte d'applications, aussi nous voulons à notre tour introduire un environnement ouvert pour les applications sur le marché de masse des terminaux i-mode ", explique ainsi Ryuji Yamada au Financial Times.


Nécessité de s'adapter
Si DoCoMo suit d'autres opérateurs mobiles dans cette voie et reconnaît implicitement que les applications sont plus attractives pour les utilisateurs que les services mobiles accessibles via le navigateur en i-mode, cette stratégie de réplication n'est cependant pas sans risque, selon Charles Golvin, analyste Forrester :

" la menace repose sur le fait que les abonnés DoCoMo pourraient considérer que l'expérience de l' App Store d' Apple est de meilleure qualité et que, du coup, ils partent en masse vers Softbank "
, souligne-t-il, mettant en garde face au risque de comparaison des deux portails.

Ce qui va surtout changer chez DoCoMo, c'est la possibilité pour des développeurs tiers de créer librement des applications distribuées sur un " DoCoMo Market " ( ce n'est pas le nom définitif ) au lieu d'être étroitement encadrés, comme c'est le cas pour les services i-mode.

Pour l'opérateur, ce sera aussi l'occasion de générer de nouveaux revenus, avec un prélèvement sur les ventes qui devrait être supérieur à celui perçu pour les services i-mode. Il reste à voir maintenant comment sera accueillie cette nouvelle initiative par le public japonais.

Source : Financial Times