Courageux quand il s'agit d'attaquer en justice mais pas téméraire quand il faut à une convocation des autorités chinoises, la société InterDigital, qui fonctionne comme une ferme de brevets, hésite à se rendre à l'invitation de la NDRC (National Development and Reform Commission) à Beijin ce mercredi.

La société, qualifiée de patent troll, avait déposé une requête auprès de l'ITC (International Trade Commission) contre l'équipementier télécom chinois Huawei, toujours dans l'espoir de tirer de juteux droits de licence.

En riposte, la NDRC, autorité chargée de fixer les prix et d'enquêter sur les problématiques antitrust, a décidé d'ouvrir une investigation contre InterDigital pour violation de la loi anti-monopole chinoise après ses attaques contre plusieurs entreprises chinoises.

Elle veut entendre les représentants de la société sur place à Beijing ce mercredi, soit un jour avant la décision attendue de l'ITC. William Merritt, CEO d'InterDigital, avait déjà décliné l'invitation en prétextant la tenue d'un conseil d'administration au même moment.

Mais il prévoyait d'envoyer des représentants. Ses avocats en Chine l'auraient cependant mis en garde que ces derniers risquaient d'être arrêtés une fois sur place. L'entreprise indique donc qu'elle décline la convocation de la NDRC pour des questions de sécurité.

" Nous sommes tout simplement incapables de donner à une investigation qui est accompagnée d'une menace pour la sécurité de nos représentants", indique le CEO dans un communiqué, tout en indiquant avoir pleinement coopéré jusqu'à présent.

Il y a sans doute quelques non-dits dans ces postures mais il faut dire qu'InterDigital a plusieurs chats à fouetter en ce moment, entre le projet de loi, bien avancé maintenant, visant à brider un peu les possibilités d'attaque tous azimuts des patent trolls et qui apparaissent de plus en plus comme contraires au bon fonctionnement de l'économie et de l'innovation, malgré les dénégations des fermes de brevets.

Source : Reuters