On le sait, vivre dans l'espace n'est pas toujours une chose facile. Outre les actes du quotidien qui deviennent parfois complexes en état d'impesanteur, les repas consommés dans les vaisseaux ne sont pas toujours des plus attirants. Et pour cause : par souci de volume et de poids, la plupart des rations envoyées aux astronautes sont déshydratées, ce qui permet de réduire les budgets alloués au fret de nourriture, permet d'envoyer plus de repas, et de les conserver également plus longtemps dans l'espace en cas de nécessité.

Mais pour les périodes de fêtes, les astronautes ont droit à un menu de choix. Outre le fait qu'ils vont profiter d'une projection de Star Wars Episode VII dans l'espace, le récent équipage de trois astronautes dans l'ISS n'est pas arrivé les mains vides. Tim Peake, l'astronaute britannique a ainsi apporté un ensemble de plats concoctés par le chef étoilé londonien Heston Blumenthal.

ISS

Saumon d'Alaska, poulet Thaï au curry, saucisses, sandwichs au bacon, crème au citron vert, pommes vapeur... C'est le commandant actuel de l'ISS, l'américain Scott Kelly qui composera le menu avec les autres astronautes.

L'alcool reste toutefois interdit à bord. Changer d'alimentation et accéder à de la nourriture "bonus" est participe au renforcement du moral des astronautes ainsi qu'à la cohésion du groupe. "Tous les astronautes, quelle que soit leur nationalité, sont contents de pouvoir accompagner les temps forts de leur mission par un plat spécial" a commenté Alain Ducasse, le chef étoilé qui a déjà mis au point plus d'une trentaine de recettes pour l'espace depuis 2006.

"Les plats qui ont le plus de succès sont les cailles rôties, le homard breton, l'épaule d'agneau confite à la sauge, la Copanota..."

Reste que la mise au point de ces repas spéciaux est soumise à de lourdes contraintes : "La sécurité est un impératif. Une intoxication alimentaire à bord pourrait occasionner de graves dégâts" précise Lionel Suchet, directeur adjoint du Centre spatial de Toulouse au CNES. Les mets sont ainsi stérilisés à 120 degrés pendant 40 minutes sous une pression élevée. Une technique qui limite le travail des chefs. Il ne faut pas non plus que les aliments soient trop secs ni trop humides pour éviter les miettes ou la fuite de liquide dans la station.

Petite précision intéressante, Quentin Vicas indique que "Nous corsons le goût des recettes en modifiant les assaisonnements", car dans l'espace, la langue perçoit les saveurs de manière différente que sur Terre.