C'est ainsi le cas de Jacques-Antoine Granjon, qui a récemment abordé ce cas avec François Hollande lorsque le président est venu visiter le siège de Vente privée jeudi dernier.

Vente privée est devenu en quelques années une véritable machine de guerre dans la vente en ligne. La marque rassemble plus de 2100 employés, un effectif qui a triplé en trois ans et amené à l'embauche de 624 personnes en 2013, de quoi se comparer aux grandes sociétés de la Silicon Valley pour son PDG lorsqu'il a invité le président de la République à venir les rencontrer.

Une société qui fonctionne, qui paie donc des impôts et qui s'en dit fière : " Bien sûr, il y a une pression fiscale très importante, frein à la prise de risque et à la motivation, mais c'est ainsi aujourd'hui et je n'ai pas de problème à payer mes impôts en France. Éthiquement d'ailleurs, ce n'est pas possible pour moi de vendre plus de 70 millions de produits de marque aux Français et de partir m'installer à Bruxelles ou à Londres." Déclarait le PDG auprès de Latribune.

Pour autant, l'entrepreneur regrette l'absence d'une harmonisation de la fiscalité en Europe. Le marché européen est beaucoup plus complexe que le marché américain en terme de législations et d'imposition, ce qui amène à des dérives comme l'exode des sièges des grandes sociétés vers l'Irlande. Google, Apple et désormais Yahoo disposent d'un siège en Irlande leur permettant de profiter d'avantages fiscaux considérables.

" Avec Vente-Privée, nous payons par exemple plus d'impôts en France que Google, Apple, Facebook, eBay et Amazon réunis, c'est un gag ! Cela freine nos investissements, nos embauches, notre politique de motivation des collaborateurs, etc."

En 2013, VentesPrivée a réalisé un chiffre d'affaires de 1,6 milliard d'euros, soit une hausse de 23% sur l'année précédente, preuve que la vente en ligne continue de progresser. 78% des ventes sont réalisées en France, et de nouveaux services font progressivement leur apparition ( Miam Miam , Click & Drink ...), mais c'est avec la vente de voyages que le groupe affiche la plus forte progression .

La société se porte donc bien, malgré la concurrence d'Amazon, qui profite également d'une optimisation fiscale déroutante en redirigeant son chiffre d'affaires vers des sociétés basées en Irlande et au Luxembourg.

L'Irlande avait récemment annoncé ne plus souhaiter être désignée comme la terre d'accueil des évadés fiscaux d'Europe, et renforcer sa législation fiscale pour rétablir un peu d'ordre dans ces pratiques qui feraient perdre plusieurs milliards d'euros à l'ensemble des pays de l'Union européenne chaque année.

Source : Latribune