Les fuites concernant les secrets d'état japonais seront désormais sanctionnées d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 10 ans, voici ce que dit la nouvelle loi du renforcement de la confidentialité des divers programmes sensibles de l'état Nippon.

Japon  Une loi pourtant vivement contestée lors de sa présentation par le public et la presse, voyant là un nouvel outil permettant des débordements se présentant comme un moyen de pression visant à censurer les médias sur une grande partie des actes du gouvernement.

Reuters rapporte que sous le coup de la loi, les fonctionnaires ou autres intervenants accédant à des secrets d'État pourront ainsi être sanctionnés de 10 ans de prison s'il est reconnu qu'ils sont à l'origine de fuites, tandis que les journalistes et autres employés du secteur privé pourront être emprisonnés pendant 5 ans simplement pour avoir cherché à accéder à des données classées secrètes au travers de moyens jugés "inopportuns".

Beaucoup de Japonais s'inquiètent ainsi de se voir sanctionnés pour s'être lancés dans des recherches d'informations sans savoir au préalable qu'elles tombent sous le coup d'un secret d'État. Les dirigeants de chaque ministère ont ainsi la capacité de déclarer "secret d'État" n'importe quelle information, qui sera maintenue sous cette protection pendant 60 ans et plus.

Le premier ministre Shinzo Abe, qui a appuyé le vote de la loi, a indiqué qu'il s'agissait là d'une nécessité visant à protéger la sécurité nationale et de s'assurer que les États-Unis se sentaient suffisamment confiants pour partager des informations sensibles avec le gouvernement de Tokyo.

Pour autant, au sein du gouvernement, la loi ne fait pas l'unanimité et beaucoup indiquent qu'elle aurait été votée dans l'urgence, sans prendre en considération les risques que cela pourrait entrainer au niveau des échanges entre les secteurs privés et publics, chacun pouvant être sanctionné pour ne pas avoir été alerté du côté sensible d'une information.

Visiblement, le Japon ne souhaite pas avoir à faire à son propre Edward Snowden, reste à savoir comment sera réellement appliquée cette loi et si elle ne dessert finalement pas les intérêts du gouvernement.

Source : The Verge