Sophos_Virus_Winny L’histoire de la récente condamnation de Masato Nakatsuji rapportée par la société de sécurité Sophos, est pour le moins atypique. En raison d’une législation bien particulière au pays du Soleil levant où le fait d’écrire un virus n’est pas un acte illégal, l’étudiant de 24 ans diplômé de l’Université d’Electro-Communication d’Osaka, a été arrêté puis condamné à deux années de prison avec sursis pour avoir violé des droits d’auteur plutôt que pour avoir causé des dommages sur les machines infectées par sa création virale, s’insurge presque l'éditeur britannique.

Le code malveillant de Nakatsuji s’est répandu via le controversé réseau d’échange P2P Winny, très populaire au Japon. Une fois la machine infectée, le malware prenait en grippe tous les fichiers musicaux et autres films présents. Opération grand ménage pour ces fichiers avec en guise de signature, l’affichage d’images de personnages d’animes très célèbres à la télévision japonaise. Problème pour Nakatusji, il a exploité ces images sans en demander l’autorisation préalable aux créateurs originaux. Une atteinte caractérisée aux droits d’auteur, d’où la condamnation à la clé.


Un virus pour la bonne cause ?
Le plus triste pour Nakatsuji, c’est que c’était justement pour venir au secours de ces personnages qu’il a déclaré avoir créé son virus. Chaque image était ainsi accompagnée d’un message dénonçant l’utilisation illégale du P2P. " Si les films et animes sont téléchargés de manière illégale, les chaînes de télévision vont arrêter ces programmes à l’avenir. Mon hobby est de regarder ces programmes TV, alors j’ai essayé de stopper cette dérive ", a déclaré Nakatsuji au cours de son audience. Ses motivations profondes et son opération punitive n’ont visiblement pas plaidé en sa faveur.

Pour Sophos, le monde de la cybercriminalité est déjà suffisamment engorgé sans que des pseudo justiciers viennent mettre leur grain de sel. " Si quelqu’un constate des activités illicites sur la Toile, qu’il prévienne les autorités compétentes. N’écrivez pas de malwares. Cet homme a franchement eu de la chance de s’en sortir à si bon compte, sans une peine plus lourde. "