Si l’on y répondait sans hésiter par l’affirmatif il y a quelques années, force est de reconnaître, que la réponse est de moins en moins évidente au fil des nouvelles générations de consoles et spécialement en cette année 2006 avec la Revolution, la PlayStation 3 et la Xbox 360. Explications.

Premier point, la Xbox 360 est déjà sortie partout dans le monde avec un succès somme toute mitigé : très bon aux Etats-Unis, honorable en Europe mais catastrophique au Japon où il se vend plus de Game Cube que de Xbox 360.
Ainsi, Microsoft, en sortant sa console avant tout le monde comptait s’installer dans de nombreux foyers et prendre de l’avance sur la concurrence. De ce côté-là, le pari est en partie réussi même s’il risque de ne pas remettre en cause l’hégémonie de la PS3 de Sony.

Xbox 360

L’inventeur du walkman, de son côté, a annoncé vouloir lancer sa nouvelle machine au printemps prochain -de nombreux analystes tablent entre mai et juin. Au Japon, le succès semble inévitable ainsi que dans le reste du monde où l’on sent que beaucoup de joueurs, attachés à Sony depuis maintenant plusieurs années, ne se sont pas rués sur la console de Microsoft préférant attendre l’arrivée de la PS3.

Nonobstant cet état de fait, un certain nombre d’obstacles pourraient se mettre en travers des ventes de la console next-gen de Sony. Tout d’abord, si 102 jeux sont annoncés sur PS3, seulement huit sont prévus pour 2006 dont deux pour le printemps. Un nombre beaucoup trop léger pour installer rapidement un parc confortable de PS3. Le schéma s’était déjà produit avec la PS2 pour les mêmes raisons (difficulté de programmation) mais celle-ci avait su attirer un autre public avec son lecteur DVD. Et si la PS3 offre une technologie Blu-ray, cela ne reste qu’un lecteur DVD.

Un autre aspect qui risque bien de jouer sur les ventes de la PS3, son prix. Celui-ci devrait tourner autour des 40 000 yens (281€) tandis que dans le même temps, Microsoft risque d’avoir baissé le prix de sa Xbox 360 et Nintendo aura sorti sa Revolution pour un prix évalué au maximum à 30 000 yens (211€).

Ps3

Le cas de Nintendo est le plus indécis. Le temps où le géant japonais régnait en maître est révolu -uniquement pour les consoles de salon- et depuis la Nintendo 64, la firme se retrouve un peu seule au monde. Aujourd’hui, les éditeurs développent de moins en moins sur Game Cube et les exclusivités se font de plus en plus rares ou ne tiennent jamais bien longtemps avant de se voir adapter vers la concurrence dans un but de rentabilité (Resident Evil 4 par exemple). Malgré tout, Nintendo maintient la tête hors de l’eau grâce à des titres forts et en multipliant les activités de sa mascotte fétiche.

Sa prochaine console est un audacieux pari. Nintendo entend bien Revolutionner le jeu vidéo en misant sur l’originalité et la créativité quand ses concurrents directs jouent leur va-tout sur la surenchère technologique. Ainsi, on ne sait plus très bien si la Revolution joue dans la même cour que la PS3 et la Xbox 360 tant elle semble converger vers une nouvelle orientation en proposant notamment une télécommande en guise de manette. De ce fait, son succès n’est pas inenvisageable car la Revolution pourrait attirer un public en manque d’ingéniosité et curieux de découvrir une autre façon de jouer.

Nintendo revolution 1

Alors finalement, guerre des consoles ou pas ' La plus grande question est de savoir si le public engrangé par Nintendo sera le même que celui de ses concurrents ou s’il formera une sorte d’alternative. Et si la PS3 a pris du retard par rapport à Microsoft, nul doute qu’il le rattrapera rapidement d’autant que Microsoft, avec sa Xbox 360, a quasiment déjà perdu la bataille au pays du Soleil Levant. Et lorsqu’on connaît l’importance du marché japonais et l’influence qu’il a sur les éditeurs, Microsoft a du souci à se faire et devra redoubler d’efforts pour se faire une place. Alors, à moins que Nintendo ne fasse avec sa Revolution le même coup que sa DS sur la PSP, il y a fort à parier que la PS3 a de beaux jours devant elle…