Microsoft n'a guère de succès auprès de la justice américaine lorsqu'il s'agit d'obtenir de ses concurrents des preuves de leur possible collusion avec la Commission Européenne.


Sur tous les fronts
Comme promis, le feuilleton des démarches judiciaires de Microsoft continue outre-Atlantique. Persuadé que la Commission Européenne, qui l'a dans le collimateur depuis plusieurs années, s'est entendue avec certains de ses concurrents afin de le faire plonger, l'éditeur de Redmond a saisi plusieurs juridictions locales américaines, dans l'espoir d'obtenir une commission rogatoire qui lui permettrait de se faire remettre toute documentation relative aux poursuites que lesdits concurrents ont intenté contre lui en Europe.

La justice américaine, pour l'instant, n'a pas reçu favorablement les demandes de la firme de Bill Gates, puisqu'après la Californie et le Massachusetts, c'est à New-York que Microsoft vient de faire chou blanc. L'Honorable Juge Colleen McMahon, qui y est et qui y reste, accuse dans sa décision le géant du logiciel d'essayer de contourner les lois en vigueur dans l'Union Européenne, et qualifie même sa démarche de "fuite en avant manifeste", avant de réaffirmer les opinions déjà rendues par ses différents collègues sur le sujet, à savoir qu'il n'appartient pas à une cour américaine d'interférer avec une procédure de justice intentée dans un pays tiers.


Complot ou paranoïa '
Depuis plusieurs mois, Microsoft s'estime victime d'une cabale américano-européenne, initiée par IBM, Novell, Oracle et Sun Microsystems sur notre continent, et soutenu ouvertement par la Commission Européenne. Récemment, la firme de Redmond exigeait, en vain, la divulgation des entretiens que les dirigeants et mandataires de ces quatre firmes avaient eu avec les commissaires européens, dans le cadre d'une enquête sur de possibles manquements aux lois sur la libre  concurrence. Microsoft avait ensuite unilatéralement décidé de mettre en ligne l'intégralité du dossier, afin, disait-il, que le public se fasse sa propre opinion.

Pour mémoire, à l'automne dernier, la Commission Européenne a condamné la firme américaine à une amende salée de 497 millions d'euros, assortie de mesures d'astreinte financière jusqu'à ce que Microsoft accède aux demandes communautaires, et ouvre davantage son système d'exploitation Windows à la concurrence. Le résultat fut le lancement d'une version édulcorée de Windows XP, baptisée XP-N, débarrassée, entre autres choses, de son lecteur multimédia, mais boudée depuis par les fabricants de PC, et donc tombée dans l'oubli depuis.

Chacun des refus essuyés par Microsoft devant les tribunaux américains ayant fait l'objet d'un appel, nous serons appelés à revenir sur ce sujet dans les prochaines semaines...


Source : BetaNews