La technologie RFID (Radio Frequency IDentification) permet, entre autres choses d'étiqueter des articles dans les boutiques de détails ou chez les grossistes, afin de mieux maîtriser le circuit commercial qu'ils suivent. Il existe aussi des risques liés au respect de la vie privée des consommateurs, qui ignorent bien souvent que leur dernier achat peut ainsi être pisté un peu partout. IBM, un des pionniers dans le déploiement de la RFID, propose une solution d'une simplicité biblique...


A problème complexe, solution simple '
Le principal challenge réside dans le fait d'employer la RFID partout où elle est appropriée, pour ensuite la neutraliser quand elle n'est plus nécessaire. Pour museler une puce RFID, il existe déjà un certain nombre de méthodes, plus ou moins évoluées sur le plan technologique, comme par exemple soumettre le mouchard à un type de rayonnement qui grille ses circuits, l'exposer à l'eau chaude (si, si), voire lui asséner un bon vieux coup de marteau. 

La solution imaginée par IBM entre un peu dans cette dernière catégorie. Il y a quelques jours, Big Blue a présenté une étiquette RFID dans laquelle l'antenne est juxtaposée au corps de la puce, et non plus englobé dans ce dernier. Une fois chez lui, le consommateur peut fort bien arracher l'antenne, et la puce perd ainsi sa capacité à transmettre les informations qu'elle recèle, ce qu'elle peut en temps normal faire jusqu'à une distance d'approximativement 10 mètres. Après extraction de cet appendice, la portée est réduite à deux ou trois centimètres, et reste encore utilisable si le client doit retourner au magasin pour procéder à un échange, mais ne pourra plus trahir ses moindres faits et gestes.

C'est un peu la crainte que certaines associations de consommateurs ont soulevé lorsque Levi's a annoncé, il y a quelques jours, son intention d'ajouter à certains de ses blue-jeans des puces RFID dès la sortie des ateliers de fabrication. Le célèbre fabricant de textile espère faciliter les opérations d'inventaire chez ses détaillants, et accélérer le réapprovisionnement, mais reconnaît que mise entre des mains indélicates, cette technologie pose de sérieuses questions. Equipé d'un matériel de détection adéquat, il est en effet possible de suivre quelqu'un à la trace, pour peu qu'il ait avec lui un objet équipé d'une puce RFID, comme un passeport, par exemple...


L'usage en question, plus que la technologie
Il y a peu, les forces de police de Londres et de Riyadh se sont en effet aperçus que certains terroristes pouvaient repérer les passants américains grâce à la puce incluse dans leur document d'identité. Moins dramatique, mais tout aussi troublante, la possibilité de procéder à un inventaire à distance de ce que contiennent les poches d'un individu, si les objets qui y sont entreposées sont pourvues d'une telle puce. Pour l'instant, les avantages de la RFID contrebalancent largement ses inconvénients, et ont sur les prix des articles achetés un effet bénéfique, car les flux d'approvisionnement peuvent être tendus au maximum. Le tout est de concilier les impératifs économiques des uns avec les libertés individuelles des autres.

C'est un peu ce que tente de faire IBM avec ses étiquettes à antenne amovible.


Source : InformationWeek