Suite à notre article sur le Peer-to-Peer et les actions menées par la SCPP (Société Civile des Producteurs Phonographiques, voir news), la SPEDIDAM (Société de Perception Et de DIstribution des Droits des Artistes interprètes de la Musique et de la danse) nous a contacté pour nous faire part de sa position sur ce délicat sujet qu'est le piratage, position à l'opposée de celle de la SCPP.

Pour ceux qui ne connaissent pas la SPEDIDAM, il s'agit d'une société de gestion collective des droits des artistes interprètes de la musique et de la danse, qui représente plus de 50 000 artistes interprètes qui sont ses membres, et qui gère les droits exclusifs sur les utilisations secondaires de leurs enregistrements et perçoit et répartit la rémunération équitable pour la diffusion des disques du commerce ainsi que la rémunération pour copie privée.

Cette société développe des thèses fondamentalement opposées au discours actuel qui consiste à pénaliser l'utilisation du Peer to Peer.

Vous trouverez ci-dessous les liens vers deux annonces effectuées par cette société que je vous engage à lire attentivement.

En voici quelques extraits :

 

La SPEDIDAM, qui gère les droits de plus de 50.000 artistes-interprètes, s’oppose à la politique de répression développée par l’industrie du disque dans le domaine du peer-to-peer et demande une liberté des échanges non commerciaux sur Internet.

La SPEDIDAM considère que le mot « piratage » est improprement utilisé pour qualifier l’échange de fichiers entre particuliers sur Internet pratiqué par des millions de Français.

Nous demandons aux consommateurs de nous tenir informé si, comme Monsieur B., ils font l’objet de poursuites pour avoir échangé des fichiers musicaux sur Internet, en dehors de toute activité commerciale. Ces témoignages nous permettront d’intervenir dans un débat déterminant pour l’avenir de la circulation de la musique et le respect de la diversité culturelle.

Réduire le phénomène mondial du peer-to-peer, lié à la nature même d’Internet, à de la contrefaçon pure et simple, c’est commettre un contresens historique majeur.

A l’heure où une partie des pouvoirs publics encourage l’équipement informatique avec accès gratuit à Internet en haut débit de plus de 2 millions d’étudiants français, il serait temps d’appréhender le peer-to-peer autrement que par une politique de répression.

La SPEDIDAM demande l’arrêt immédiat de la campagne de criminalisation des internautes aboutissant au lancement de poursuites judiciaires contre des particuliers dans l’attente d’une solution légale satisfaisante.

La SPEDIDAM demande la prise en compte de l’évolution des pratiques des consommation de musique et l’instauration d’un régime de licence qui permette aux internautes de télécharger et de mettre à disposition des fichiers musicaux sans être inquiétés.

La SPEDIDAM souhaite que l’ensemble des Français puisse continuer à profiter librement des échanges et des découvertes musicales que permet le peer-to-peer en contrepartie d’une juste rémunération, tant au profit des artistes-interprètes que des auteurs et des producteurs.

 

Comme vous pouvez le constater, la position de la SPEDIDAM est claire et totalement à l'opposé de la tendance actuelle qui consiste à tenter d'enrayer le phénomène de piratage des oeuvres vie Internet uniquement par une répression de plus en plus virulente.

Sans m'engager, je pense que la solution préconisée par la SPEDIDAM est à étudier, notamment quand elle dit qu'il faut prendre en compte l'évolution des pratiques de consommation de la musique. Car le véritable problème se situe bien ici, les nouvelles technologies (internet haut débit en tête) ont effectivement bouleversé notre façon de consommer la musique, tout comme il y a quelques années les enregistreurs de cassettes l'avaient fait (imaginez, on pouvait "pirater" la musique en l'enregistrant directement sur cassette quand elle était émise par une radio !!! ;-)) ).

Bonne réflexion ;)

Consulter l'annonce "Halte à la répression" du 2 novembre 2004 (format pdf)

Consulter l'annonce "Téléchargement de musique" du 27 septembre 2004 (format pdf)

Site officiel de la SPEDIDAM