Le fabricant LG Electronics pourrait-il se séparer de sa division mobile, en perte depuis 2010 et qui pénalise la croissance de l'ensemble du groupe ?  Le groupe coréen affirme toujours son attachement à cette activité ( il est numéro trois mondial des ventes de téléphones portables et numéro six pour les smartphones ) mais un tel scénario ne déplairaît pas forcément aux investisseurs.

Même si LG s'est remis en question en se réorganisant et en remplaçant certaines têtes par d'autres en 2010, tout en lançant une gamme ambitieuse de smartphones en début d'année, le marché a eu le temps d'évoluer et de nouveaux acteurs se sont installés, au risque de menacer son rang mondial.

" Vendre cette activité déficitaire est sans doute ce que veulent les actionnaires. Mais même avec cette option, LG n'y gagnerait pas grand-chose. Ils auraient dû la vendre il y a bien longtemps, avant que le marché ne se durcisse "
, estime Harrison Cho, analyste chez KB Investment & Securities, cité par Reuters.

L'autre possibilité serait de céder une participation dans son activité pour former une co-entreprise et obtenir le soutien d'autres groupes, comme LG l'a fait dans les écrans plats. Cependant, il faut encore trouver le bon candidat.

Et l'abaissement de la prévision de ventes de smartphones pour l'année 2011, ramenée à 24 millions au lieu de 30 millions d'unités, n'est pas de nature à inviter aux partenariats, alors que la faiblesse actuelle de Nokia aurait dû lui permettre de gagner des parts de marché.


Vendre, aussi risqué que de ne pas le faire

Les observateurs ont sans doute en tête le scénario Motorola, incontournable numéro deux mondial au milieu des années 2000 avant de voir la division mobile prendre du terrain trimestre après trimestre, au point de décider de créer une entité indépendante, Motorola Mobility, qui vient d'être rachetée par Google pour 12,5 milliards de dollars.

Il reste que LG a réaffirmé son attachement à sa division mobile et affiche sa confiance pour 2012, avec des gammes de terminaux innovantes. Il y a aussi le fait que le groupe ne peut pas tellement s'appuyer sur ses autres activités. Sa branche écrans plats est soumise à une rude concurrence et à une guerre des prix qui en limite la rentabilité, tandis que ses autres activités génèrent beaucoup moins de revenus que ces deux pôles.

Pour certains analystes, LG Electronics n'a d'autre choix que de faire le dos rond et d'essayer d'améliorer en douceur les performances de ses branches défaillantes en espérant des jours meilleurs et la remontée de son cours en bourse. Les incertitudes économiques mondiales à venir pourraient cependant rendre ce chemin très long...