Minist Dans un rapport de la DGTPE ( Direction générale du Trésor et de la politique économique ) que s'est procuré le quotidien économique Les Echos, les experts du ministère de l'Economie ont évalué l'impact d'un quatrième opérateur mobile français sur le marché de la téléphonie.

Alors que la question de l'attribution de la quatrième licence 3G française fait l'objet de nombreuses déclarations et prises de position, le rapport de Bercy suggère que l'arrivée d'un quatrième opérateur permettrait de faire baisser les prix de 7% et " présente des gains significatifs du point de vue social ", sous la forme d'un meilleur taux de pénétration du mobile dans le pays, à la traîne sur ce point par rapport au reste de l'Union Européenne ( autour de 85% en France alors que la moyenne européenne dépasse les 100% ).

Le rapport confirme que les opérateurs historiques vont y perdre des plumes : " l'entrée d'un nouvel opérateur sur un marché se traduit nécessairement par une perte [...] pour les acteurs industriels dans leur ensemble, provenant de la diminution globale de la rente d'oligopole des opérateurs en place. "


Bercy favorable à l'entrée d'un nouvel entrant
Une perte que Bercy évalue à 832 millions d'euros par an pour les trois opérateurs. En revanche, cela se traduira pour les utilisateurs par un gain de l'ordre de 1,224 milliard d'euros par an, conduisant à un apport de 373 millions d'euros annuels pour l'économie française dans son ensemble.

Autrement dit, on voit d'un bon oeil l'entrée d'un nouvel opérateur mobile, malgré les fortes réticences des opérateurs français : " un quatrième opérateur de téléphonie mobile apparaît rentable, avec une valeur de 721 millions d'euros sur quinze ans. "

Pour arriver à cette évaluation, le ministère de l'Economie estime que le nouvel entrant va occuper 12% de parts de marché sur six ans, avec un revenu moyen de 25 € par abonné et par mois et des coûts de construction de réseau mobile estimés à 800 millions d'euros sur quatre ans, tandis que les investissements de mise à jour du réseau sont évalués à 12% du chiffre d'affaires.


Les chances du groupe Iliad bien réelles
Ce rapport arrive à point nommé alors que le régulateur français des télécom, l' Arcep, doit se prononcer sous peu sur la procédure d'attribution de la quatrième licence, soit en un bloc, avec éventuellement des conditions financières aménagées ( ce que refusent catégoriquement les opérateurs en place ) soit sous forme de paquets de licences, avec diverses modalités possibles.

Enfin, note le journal Les Echos, le rapport indique également tout l'intérêt qu'il y aurait à favoriser le développement des opérateurs virtuels ( MVNO ) afin de renforcer la concurrence vis à vis de l'oligopole, permettant de faire baisser les prix sans avoir à supporter les coûts de déploiement d'un réseau ( puisque la capacité des MVNO est louée aux opérateurs ).

Ces nouveaux éléments, concrets avec les estimations chiffrées, font clairement les affaires du groupe Iliad, principal intéressé pour acquérir la quatrième licence 3G française, et pourraient influer sur la décision de l' Arcep.
Source : Les Echos