L'initiative de la création d'un mobile 4G LTE dont les capacités pourraient être louées aux opérateurs mobiles américains en exploitant des fréquences dédiées normalement aux usages satellite vient de connaître un dur revers dont elle pourrait ne pas se remettre.

Lightsquared, le consortium à l'origine du projet, est confronté à un problème d'interférences avec les signaux GPS, dont les fréquences sont très proches de celles qu'il détient. Après avoir tenté de trouver un correctif pour filtrer les signaux ( qui s'est avéré inefficace ), la société a accusé les fabricants de GPS de mordre sciemment sur ses fréquences et demandé à la FCC ( Federal Communications Commission ) de prendre des mesures.

Les enjeux sont énormes, Lightsquared ayant signé un accord de déploiement des infrastructures LTE avec l'opérateur Sprint, d'une valeur de 9 milliards de dollars, le consortium n'ayant pas les ressources financières pour le bâtir lui-même.


La question des interférences insoluble ?
Lightsquared logo Cependant, cet accord n'est valable que si Lightsquared obtient toutes les autorisations nécessaires. Le délai légal ayant été fixé à fin décembre 2011, Sprint avait donné 30 jours de sursis pour obtenir les derniers avals, conduisant le consortium à renforcer son lobbying auprès de la FCC, qui a déjà délivré des autorisations préliminaires.

Malheureusement, il semble que le régulateur américain ait jugé l'affaire des interférences 4G / GPS  désespérée...au point de vouloir retirer à Lightsquared les autorisations déjà obtenues l'an dernier. Elle a visiblement rejeté les accusations selon lesquelles ce sont les fabricants de systèmes GPS qui sont à l'origine des interférences.

Si la recherche d'un terrain d'entente est toujours d'actualité, le coup s'annonce très dur pour le hedge fonds Harbinger Capital Partners qui a injecté 3 milliards de dollars dans le projet Lightsquared. Le consortium a bien sûr aussitôt contesté la vision de la FCC, la mettant face à la contradiction de ses approbations antérieures et les conséquences financières et économiques d'une telle conclusion, mais les soutiens commencent cruellement à manquer, de même que les leviers pour renverser la décision.

Même l'opportunité de fournir des ressources spectrales supplémentaires à l'industrie mobile, à l'heure où elles manquent cruellement pour répondre aux besoins grandissants, ne semble plus constituer un argument suffisant.

Source : Bloomberg