Notre confrère 01Net nous propose un article consacré aux risques d'éclatement du système d'exploitation Linux.


Linux logo En effet, il existe de très nombreuses distributions Linux, basées sur le même noyau, mais qui divergent sensiblement. En effet, pour se différencier les uns des autres, les différents éditeurs de ces distributions (comme Debian, Suse ou Red Hat) proposent de plus en plus des outils propres, mais surtout utilisent des architectures différentes.

Ainsi Red Hat propose aujourd'hui une nouvelle architecture baptisée « Stateless Linux », qui présente la particularité de stocker les fichiers de configuration et données des utilisateurs sur un serveur distant, ce qui permet ainsi de pouvoir travailler en déplacement, et devrait permettre une réduction des coûts de déploiement et d'administration.

« Nous ne cherchons pas à proposer le même concept de poste de travail que Microsoft en moins cher, nous souhaitons changer la donne. »
explique toutefois Michael Tienman, vice-président de Red Hat.


Le problème est que cette nouvelle vision laisse sceptique les autres éditeurs :

  • comme Debian, qui la juge comme « trop monolithique et en contradiction avec l'esprit de Linux », selon les propres termes de Ian Murdock, le créateur de la distribution Debian.

  • ou encore Mandriva pour qui « la solution de Red Hat n'est pas optimale. Nous annoncerons bientôt notre propre solution. »

Bref, la discorde gronde, tout comme au niveau des outils de déploiement et d'administration pour lesquels aucun éditeur n'utilise la même syntaxe en ligne de commande pour installer et mettre à jour le système d'exploitation ainsi que les applications.

Stéphane Mariel, responsable de l'offre professionnelle chez Mandriva, explique qu'en effet « chaque distribution possède un noyau qui lui est propre, créé à partir de centaines de patchs ajoutés au fur et à mesure des besoins des clients ».

On en revient au final à devoir choisir sa distribution linux en fonction d'un système d'exploitation spécifique, voir d'une philosophie ou de la présence d'outils spécifiques.

Même s'il subsiste toujours un certain degré de compatibilité entre ces ditributions, il apparaît par contre clairement que la standardisation de Linux ne fonctionne pas, comme l'atteste l'échec United Linux, bien que l'association Linux Standards Base (LSB), créé il y a deux ans, essaye de développer et promouvoir des standards ouverts garantissant la compatibilité entre distributions et la portabilité des applications écrites pour ces systèmes.


Notre confrère s'intéresse également à l'avenir de Linux, qui dépend, selon lui,  de sa capacité à maintenir une réelle portabilité entre les différentes distributions et à réduire le coût de possession. Un des enjeux est de permettre de rendre la migration la plus simple possible, et la moins coûteuse, entre ces distributions. C'est ce que propose ainsi Ian Murdock, de Progeny, qui veut produire une plateforme de développement de distribution ouvert, baptisé « Componentized Linux », et qui permettra à n'importe quel éditeur ou entreprise de créer des distributions spécialisées par simple assemblage de composants.

« La création de distributions sur mesure est l'essence même de Linux. Il devient urgent de standardiser la façon de spécialiser une distribution pour faciliter son déploiement et sa maintenance ».



Bref, Linux connaît actuellement un engouement certain, il possède le potentiel pour s'imposer même au coeur de nos PC de bureau, mais il reste cependant à mettre en place une plateforme unifiée, pour éviter qu'il ne coexiste à l'avenir pléthores de systèmes d'exploitations Linux quasi 'incompatibles" entre eux.
Source : 01Net