Bouygues-Telecom-nouveau-logo Durant le week-end dernier, Patrick Drahi a déposé une offre à 10 milliards d’euros pour le rachat de l’opérateur Bouygues Télécom. À la tête de l’opérateur SFR-Numéricâble, l’homme d’affaires franco-israélien espérait en effet renforcer ses positions dans les télécoms en France. Quelques jours après, la réponse de la maison-mère Bouygues est tombée : c’est un non sans appel.

Martin Bouygues ( photo ci-contre ) n’a visiblement pas voulu laisser filer la machine à cash qu’il a lui-même créée en 1994. Le PDG et fils du fondateur de Bouygues n’a pas non plus voulu assumer le risque d’un blocage de l’autorité de la concurrence, estimant ainsi qu’une indemnité aurait du être prévue par Patrick Drahi en plus des 10 milliards. Même si le son de cloche a été ajusté par la suite, il faut dire que le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie Emmanuel Macron, n’a pas tardé à afficher son scepticisme en matière de concurrence et d’emploi. Sans compter qu’un acteur de moins aurait signifié moins de candidats lors des enchères pour la vente des fréquences 700 MHz dont il espère tirer 2,2 milliards d’euros. Autant de raisons de mettre son nez dans le dossier.

Orange stéphane richard Pour le secteur des télécoms, c’est un signe que l’heure n’est pas à la consolidation, celle notamment voulue par le PDG d’Orange Stéphane Richard ( à gauche ) et qui serait synonyme d’un retour à trois acteurs. Les observateurs estiment ainsi qu’il ne faut pas s’attendre à un mouvement avant deux ou trois ans. Les valeurs boursières qui s’étaient envolées dans l’espoir d’un retour à trois opérateurs ont ainsi commencé à retomber. Maintenant, certains estiment aussi que la voie pourrait être à nouveau praticable une fois les enchères terminées. Ils s’attendent ainsi à ce que Patrick Drahi puisse revenir à la charge, avec cette fois une offre incluant l’indemnité en cas d’échec et un gouvernement moins regardant. Reste que les multiples offres, et plus particulièrement la dernière, ont redonné confiance à Martin Bouygues concernant la valeur de son bébé et son avenir. Il pourrait par conséquent réclamer davantage ou rejeter en bloc toute proposition.

Source : Reuters