Le site MacWorld qui, comme son nom le laisse supposer, est un peu de parti pris dans la querelle entre pro-Apple et pro-Microsoft, laisse entendre que les récents déboires du second nommé pourraient directement profiter aux chiffres de vente du premier. Mais est-ce bien aussi simple '


Guerre d'image
Dame Nature a horreur du vide, dit-on, et ce qui disparait d'un côté a toutes les chances de se retrouver ailleurs à un moment ou à un autre. Ces quelques expressions sybillines ne sauraient nous faire oublier qu'en "amour comme à la guerre, tout est permis", comme le répétait souvent Winston Churchill. Ainsi les fanatiques d'Apple Computer se réjouissent-ils des retards à répétition du prochain Windows Vista de Microsoft, ou de l'annonce de correctifs à problème que ce dernier serait obligé de revoir. Mais derrière cette guéguerre se cache une réalité moins sympathique : malgré sa position dominante sur le marché du logiciel, Microsoft doit faire face sur plusieurs fronts à la fois, et pour ses concurrents, toutes les occasions sont bonnes lorsqu'il s'agit d'écorner son image.


Enquête d'opinion
Aussi, lorsque l'institut Forrester Research a publié une enquête sur l'indice moyen de satisfaction et de reconnaissance positive des clients de certains grands noms de l'informatique et de l'électronique grand public, les deux camps ont décortiqué les résultats du sondage, afin de les tourner à leur avantage respectif. Par exemple, le fait que plus de 5 millions de foyers qui utilisent Windows donne à ce dernier un indice de satisfaction très faible fait dire aux pro-Apple que la firme de Redmond est sur le déclin, et que les défections ne vont pas tarder. Le principal bénéficiaire de cet exode technologique serait bien entendu le constructeur de Cupertino, puisqu'il représente l'alternative de choix. Lorsqu'on examine plus attentivement les chiffres, on pourrait penser que cette lecture des évènements est juste, dans la mesure où les critiques les plus acerbes proviennent de consommateurs parmi lesquels Apple recrute le plus souvent ses clients, à savoir des gens jeunes, aisés et d'un haut niveau intellectuel, chez qui la marque à la pomme évoque le hi-tech et la réussite, tant technique que commerciale.

Il faut tout de même dire que la même enquête épingle aussi des marques telles que Gateway et LG, tandis qu'elle dresse un tableau plutôt flatteur pour Sony, ou Hewlett-Packard, qui n'ont pourtant pas été épargnés par les scandales et les rumeurs ces derniers mois.


Popularité mal assise
Assez curieusement, 5,2 millions de foyers reconnaissent utiliser la technologie et les matériels Apple au quotidien, alors qu'il y a environ 42 millions d'iPod en circulation aux Etats-Unis... Il faut dire que dans l'esprit du public, le baladeur musical--et désormais vidéo--n'est pas directement associé à sa marque, au point que son nom est en passe de devenir un vocable générique, au même titre que Frigidaire ou Aspirine.

Finalement, le plus difficile reste à faire, pour Apple, car il y a loin de la coupe aux lèvres, et ceux qui se verraient bien acheter un ordinateur Macintosh n'en auront pas forcément les moyens ni l'opportunité dans un avenir proche. Apple se dit conscient du problème, même si le lancement réussi du Mac Mini a partiellement rapproché la firme de ses clients putatifs. Il reste cependant quelques 7 millions de foyer américains, qui doivent se contenter de rêver d'Apple...


Source : Slashdot