Du 11 au 13 juillet, c'est déroulé à Boston, la conférence annuelle de Microsoft dédiée aux partenaires qui étaient près de 7 000 à être réunis pour l'occasion (Velocity 2006). Alors que ce genre d'opération séduction est généralement propice à nombre de discours enflammés qui mettent en avant les qualités d'un groupe industriel dont les produits sont forcément bien meilleurs que ceux proposés par la concurrence, il faut bien avouer que le discours inaugural prononcé par l'ex-bouillonnant Steve Ballmer (PDG de Microsoft), n'avait ce coup-ci pas de quoi électriser la foule, lui qui s'est contenté dans une intervention très scénarisée (voir la vidéo* ) de présenter quelques logiciels en mettant particulièrement l'accent sur la sécurité comme avec Forefont.

Finalement, un mini vent de révolte a soufflé le dernier jour sous l'impulsion d'un nouveau venu qui s'en est explicitement et directement pris au leader mondial de la recherche Web, en l'occurrence Google.


Chasse gardée
Accueilli il y a à peine 11 mois au sein de Microsoft pour occuper la fonction de chef d'exploitation, Kevin Turner, s'est longuement présenté à son auditoire mais il est devenu soudainement plus agressif à l'évocation du désormais mot de langue anglaise, Google : " Quand nous parlons de gagner des clients (dans le secteur professionnel), je parle de concurrencer IBM ou Oracle, je parle de Google; oui, je parle de Google. Nous n'allons pas laisser Google gagner dans le secteur de la recherche en entreprise. C'est notre espace, c'est notre maison et ces gens n'ont pas le droit de venir nous ôter le pain de la bouche car c'est bien ce qu'ils essaient de faire. Et nous avons Novell, Linux, Red Hat et d'autres. Nous allons gagner parce que nous avons la meilleure solution ... . "

Bref, si tout le monde en prend un peu pour son grade, le plus beau costard est taillé pour Google qui devient de fait la cible à abattre ce qui n'est pas vraiment une surprise car si IBM et Oracle sont déjà bien installés en milieu professionnel (et il n'y a pas vraiment de raison pour que cela change), Google fait un peu office d'arriviste ce qui a visiblement du mal à passer. Si jadis les chemins des deux géants américains ne se croisaient finalement pas tant que çà, les récentes velléités d'émancipations de Google avec par exemple  Google Search Appliance ou Google Spreadsheet ont quelque peu changé la donne.

En tout cas la guerre des petites phrases est relancée et la réponse googlienne ne serait tarder. Quant à Turner, il semble avoir déjà bien compris ce qu'on attendait de lui en terme de communication.


Celui qui a les crocs

* fichier au format ASX pour une consultation en streaming (On-demand Webcast)