A peu prés tous les jeudis, la rixe opposant la firme de Redmond à l'intransigeante Commission européenne franchit un nouvel échelon de tension dans le cadre d'une affaire qui commence à traîner en longueur puisque remontant à l'origine à mars 2004, date de la condamnation de Microsoft pour abus de position dominante sur le marché européen avec à la clé une amende de 497 millions d'euros à laquelle il faut ajouter 280,5 millions voire plus si le leader mondial du logiciel ne se décide pas à fournir d'ici le 23 avril, une documentation technique jugée satisfaisante par les experts de la CE afin de faciliter la mise en oeuvre de l'interopérabilité entre l'environnement Windows et les produits tiers de la concurrence.

Des informations vendues sous forme de licence, enfin vendues, Microsoft préférerait sans doute le terme bradées.


La gratuité envisagée
Selon le quotidien économique et financier britannique, Financial Times, qui dit avoir eu accès à un document confidentiel, Microsoft escompte monnayer ses informations techniques auprès des fabricants de serveurs à hauteur de 5,95% de leur chiffre d'affaires soit en moyenne sept années pour amortir le coût de cet achat d'après les calculs de Neil Barrett, expert mandaté par la CE avec l'accord de Microsoft. Prix estimé beaucoup trop élevé par la Commission européenne qui ne l'entendrait pas de cette oreille et pourrait contraindre Microsoft à se contenter au mieux d'une minuscule fraction de ces royalties alors que l'ombre de la gratuité plane.

En effet, pour Barrett, même 1% du chiffre d'affaires d'un concurrent de Microsoft aussi prestigieux que IBM, Sun ou encore Oracle, serait inacceptable pour l'acquisition de ces licences et il préconise donc des licences gratuites : " Les prix demandés par Microsoft sont prohibitifs et ne permettraient pas à la concurrence de développer des produits viables dans une perspective économique. "

Prochains éléments de réponse à venir le 23 avril.