La santé financière de Microsoft a bluffé tout le monde au troisième trimestre 2006. L'éditeur de Redmond défie les prédictions les plus optimistes, et rappelle qu'il faut plus qu'un "simple" retard dans le lancement d'un produit majeur pour abattre le leader d'un segment de marché...


Comme on dit à Marseille, "y a des gains..."

Avec un profit net avant impôt de 3,48 milliards de dollars US au troisième trimestre 2006, Microsoft renvoie les Cassandres à leurs chères études. Certains prédisaient un été en demi-teinte, notamment après les retards à répétition qui ont affecté les deux produits-phares de l'éditeur, à savoir Windows Vista, pas encore tiré d'affaire, et Office 2007, toujours tous deux prévus pour janvier 2007. D'autres estimaient encore que les parts de marché de Microsoft dans le domaine des navigateurs Web continueraient de s'effriter, même après l'arrivée d'Internet Explorer 7. Il est encore trop tôt pour juger de ce dernier point, puisque la déclinaison finale du butineur de Redmond vient à peine de faire son apparition, mais force est de constater que si ses concurrents gagnent du terrain, ils le font plus lentement qu'il y a quelques semaines.

Mais revenons à nos moutons : Microsoft a gagné beaucoup d'argent au troisième trimestre de cette année, et a également réalisé un chiffre d'affaires confortable, avec plus de 10,8 milliards de dollars US de rentrées, soit 11% de plus que sur la même période en 2005. Microsoft attribue cette bonne santé à son activité serveurs, notamment SQL, et table sans doute sur une poursuite de l'embellie dès que Vista et Office 2007 atterriront dans les bacs. Les analystes doivent finalement reconnaître le rebond d'une firme malmenée par la presse, ce dernier semestre. Une spécialiste de chez Pitt Capital (aucun lien...), déclare d'ailleurs : "Mon impression est que cette situation financière est impressionante de la premièe à la dernière ligne. Tous les feux sont au vert, et rappelons que le titre Microsoft sert régulièrement de baromètre pour mesurer la santé de ce créneau."


Assurer l'essentiel
Microsoft ne perd pas la tête pour autant. La firme de Bill Gates prévoit pour le trimestre en cours (qui se clôture, ne l'oublions pas, après les fêtes de fin d'année) un chiffre d'affaires de l'ordre de 11,8 à 12,4 milliards de dollars US, avee une projection pour l'année fiscale 2006 comprise entre 550 et 551 milliards de dollars US de revenus globaux. Dans ce contexte, le bénéfice net par action reversé aux actionnaires serait de l'ordre de 1,43 à 1,46 dollar US, alors que pour le trimestre qui a motivé cet article, il s'établissait à 0,35 dollar US par titre. Sur les marchés financiers, l'annonce de ces bons résultats a eu un effet mitigé : sur certaines places, des prises de bénéfice ont entraîné une légère décrue, tandis qu'en d'autres endroits, l'action Microsoft s'est au contraire maintenue. Comme souvent en pareil cas, le marché a tendance à s'auto-réguler, mais pas toujours au profit des petits porteurs...

Apparemment, personne n'en veut à Microsoft d'avoir différé à plusieurs reprises ses produits-vedettes, et dans l'ensemble, les observateurs semblent au contraire louer le sens des responsabilités de Redmond, qui a préféré lancer plus tard un produit abouti que de respecter à tout prix un plan de charge intenable. Les fabricants de PC ne sont peut-être pas tout à fait du même avis, mais bon... Ils  y gagneront aussi sur le long terme, et ils le savent.