Microsoft s'apprête à annoncer l'ouverture à ses concurrents des formats de fichiers de sa suite bureautique Office.

Peut-être dans le but d'apaiser les critiques formulées récemment par certains états américains, Microsoft devrait annoncer très prochainement l'ouverture des formats de fichiers de la suite de productivité Office. Une fois cette opération réalisée, il deviendra non seulement possible d'ouvrir des fichiers Word, Excel ou PowerPoint sans perte de données, mais également de concevoir des applications reprenant en partie les formats de document de Microsoft.


Jusqu'ici, les concurrents de ce dernier en étaient réduits à deviner comment la suite logicielle de Redmond fonctionne; bientôt, ils pourront  s'appuyer directement sur le code source des principales applications de cette suite pour concevoir leurs produits.

Les procédures engagées par la Commission Européenne à l'égard de Microsoft ne sont sans doute pas totalement étrangères à cette volte-face, et l'insistance de l'organe européen à permettre l'accès de documents édités par le biais de logiciels Microsoft à tous, y compris ceux qui ne souhaitent pas acheter les programmes publiés par l'éditeur de Redmond, a certainement joué un rôle dans la décision de Microsoft.

Depuis plusieurs mois, la Commission Européenne tente de rapprocher les différents acteurs de l'application de bureau, comme Sun Microsystems (pour sa suite StarOffice et son pendant gratuit, OpenOffice) ou IBM, afin d'assurer une réelle interopérabilité de leurs solutions logicielles. Ces deux dernières firmes ont fait des efforts patents en ce sens au cours des derniers mois, mais jusqu'ici, Microsoft se faisait gentiment prier…

La Commission Européenne menaçait donc de cesser de recourir à Microsoft Office dans la publication de documents officiels, et avait appelé les 25 états-membres de l'Union à faire de même. Microsoft pouvait difficilement laisser s'envoler un tel marché.

Le mouvement de transition vers les logiciels libres s'est accentué dernièrement, notamment en Europe et en Asie, et en particulier autour de Linux et d'OpenOffice. Pour tenter d'inverser la tendance, Microsoft soumettra à l'ECMA (European Computer Manufacturer Association) la documentation concernant ses formats de document propriétaires, afin qu'ils soient mis à disposition des autres acteurs du segment. De grandes firmes appuient cette décision, parmi lesquelles Apple Computer, Barclays Capital, BP, Intel ou Toshiba.

D'ici dix-huit mois, les développeurs de tous poils devraient pouvoir se procurer auprès de l'ECMA toute la documentation nécessaire à la création de fichiers Word, PowerPoint ou Excel.

L'an dernier, déjà, Microsoft avait entrepris des démarches similaires avec le gouvernement danois, mais à un niveau basique. Une répétition, en quelque sorte.

Maintenant, c'est "showtiiime"…
Source : Slashdot