L'administration américaine n'est pas tout à fait satisfaite des efforts entrepris par Microsoft pour faciliter l'interopérabilité de ses produits avec ceux de ses concurrents. D'où une possible prolongation de deux ans du séjour au purgatoire pour l'éditeur de Redmond.


En "liberté conditionnelle"
Le Département américain de la Justice a déclaré vendredi qu'il entendait prolonger jusqu'en novembre 2009 les effets d'un jugement à l'encontre de Microsoft, dans le cadre de la loi anti-trust. Initialement sensé courir jusqu'à l'automne 2007, la sentence avait été prononcée par une cour fédérale en 2002. Il était à l'époque reproché à Microsoft de ne rien faire pour aider ses concurrents à faire mieux fonctionner leurs produits en collaboration avec ses propres systèmes d'exploitation Windows.

Cet isolement aboutissait de fait à des dysfonctionnements, et pouvait décourager l'utilisateur d'avoir recours à des logiciels tiers, pour mieux se rabattre sur ceux de Redmond. La cour avait donné à Microsoft jusqu'en novembre 2007 pour s'acheter une conduite, et un point sur la situation était prévu au printemps 2006. Nous y sommes.


Mauvaise volonté ou difficultés techniques '
La décision de repousser à novembre 2009 la fin de la période d'observation n'est pas entérinée pour autant, puisqu'un juge doit encore se prononcer sur le sujet. Le magistrat devra déterminer si les récents efforts de Microsoft en terme d'interopérabilité sont ou non suffisants pour que le terme initial soit repoussé. Dans le cas contraire, les copieuses amendes auxquelles Redmond avait échappé redeviendraient d'actualité... La cour s'appuiera notamment sur un rapport préliminaire du Département de la Justice, publié en avril dernier, et qui estimait que sur les 71 points reprochés à Microsoft, seuls 58 avaient reçu une amorce de réponse, et parmi eux, seulement cinq pouvaient être considérés comme des solutions définitive. Un porte-parole de la Justice américaine avait alors déclaré que Microsoft continuait de traîner les pieds, et qu'un réglement amiable de l'affaire s'éloignait de plus en plus.

Vendredi dernier, cependant, un nouveau point sur le dossier faisait état de 37 nouvelles réponses aux griefs exposés devant la cour, et soulignait "une tendance encourageante". La lenteur avec laquelle Microsoft propose une meilleure intégration des logiciels tiers dans ses propres systèmes fait cependant dire aux officiels qu'une nouvelle approche technique pourrait s'avérer nécessaire.


Collaboration imposée
A l'avenir, Microsoft pourrait en effet revoir son système de licences partielles relatives à ses produits, et les éditeurs de programmes appelés à fonctionner sous Windows pourraient donc, toujours moyennant finance, avoir accès à des portions plus larges du code source de Windows. Ce Microsoft Communications Protocol Program, mis en place dès 2002, va continuer d'évoluer, et la firme de Bill Gates ne pourra faire valoir ses droits à des royalties qu'au terme du délai de grâce initial, soit à l'automne 2007. Les éditeurs tiers se sont engagés à rapporter tous les dysfonctionnements qu'ils auront relevés à Microsoft, afin que des solutions durables soient trouvées. Les licences, valables pour une durée de cinq ans, pourraient être étendues de cinq autres années, soit jusqu'en 2012.


Source : CNET News