Telephone portable Les téléphones portables qui tiennent une place prépondérante dans notre vie de tous les jours, sont de plus en plus perfectionnés. N'étant pour la plupart plus cantonnés à leur unique fonction de communication vocale, ils sont désormais assimilables à de véritables outils multimédia avec une multitude de services proposés.

Effet pervers de cette évolution, elle a fait se développer en masse la piraterie dans des équipements que l'on croyait jadis épargné par ce phénomène. C'est du moins ce que tend à prouver une étude menée par le cabinet d'analyse américain Frost & Sullivan.


Le principe des vases communicants
Fonds d'écrans, sonneries téléchargeables et autres, les mobiles n'échappent pas à la règle du piratage qui sévit sur le Net. Mais finalement, ce ne sont pas tant les réseaux mis en place par les opérateurs, au demeurant plutôt bien sécurisés, qui constituent les failles de ce système mais plutôt la promiscuité inévitable ( connexion Bluetooth, ... ) avec les ordinateurs, ces derniers devenant les vecteurs de fichiers acquis de façon illégale via Internet.

Résultat, le très lucratif marché de la téléphonie mobile qui mise beaucoup sur la 3G ( réseaux haut débit pour les mobiles ), commence à stagner bien que les ventes d'appareils continuent de plus belle. Le manque à gagner pour le seul marché européen est ainsi évalué à près de 3,5 milliards d'euros eu égard au fait que selon l'enquête, 80 % des contenus sur les téléphones portables seraient piratés.

Pour Cédric Ponsot, le président de Universal Mobile International : " Cette piraterie sur les téléphones mobiles est une conséquence de la convergence entre l'ordinateur et les portables. Il est désormais assez facile d'importer des contenus depuis le Net. ( ... ) L'industrie doit rester sur ses gardes et garder les yeux ouverts face à ce type de pratique ".


L'interopérabilité encore et toujours
Comme à l'accoutumée depuis quelques temps ( DADVSI oblige ), c'est une nouvelle fois l'interopérabilité qui est montrée du doigt. Mais là encore, chacun y voit midi à sa porte. Si pour Ponsot, c'est ce manque de compatibilité entre les divers portables ( et autres appareils numériques ) qui est gage de rempart face au piratage ( il rejoint en ce sens la position d' Apple ), Frost & Sullivan estime au contraire que c'est justement là où le bât blesse et évalue les pertes financières générées par ces contraintes techniques, à 800 millions d'euros pour cette année. Pour le cabinet, faciliter les échanges entre les consommateurs serait un puissant outil de marketing.

Voilà de quoi refroidir quelque peu les ambitions de SFR Music.
Source : Le Figaro