Motorola vise bien au delà de nos marchés encombrés, avec sa promesse de commercialiser d'ici 2008 des combinés mobiles à seulement 15 dollars : le fabricant américain lorgne du côté des pays émergents, et fait déjà ses comptes.


Chaque sou compte
Motorola et Nokia se livrent une guerre commerciale sans merci. Tous deux veulent le leadership mondial, sauf que Nokia est déjà numéro un, lui. Motorola aimerait bien être calife à la place du calife, et compte, pour y parvenir, sur les marchés où téléphonie mobile est un terme sans signification particulière. La firme californienne voudrait investir ces marchés dits émergents, et son cheval de bataille sera dès 2008 une gamme d'appareils vendus aux alentours de 15 dollars US.


Si l'on en croit une étude réalisée par l'Institution of Engineering and Technology outre-Manche, des téléphones mobiles à moins de 15 dollars US pourraient faire leur apparition sur le marché vers 2008, et leur effet sur les économies locales serait particulièrement positif : la très sérieuse London School of Economics révèle en effet qu'une augmentation de 10% de l'équipement en téléphonie mobile dans les pays émergents aurait pour effet direct une hausse de 0,6% du produit intérieur brut de ces mêmes contrées. Le téléphone facilite les échanges, c'est bien connu, et le commerce en bénéficie en général directement. Dans certaines régions où l'équipement en lignes téléphoniques terrestres est au mieux précaire, installer des réseaux de communications mobiles doperait l'économie locale, puis nationale de chaque pays. Et ces pays représentent, à eux tous, un cinquième de l'économie mondiale, aussi, chaque petit pourcent gagné ici ou là aurait sur cette dernière des conséquences positives non négligeables, même si les études montrent que les taxes imposées par les gouvernements de ces pays y représentent jusqu'à 20% du coût total d'opération d'un mobile.


Fil-en-trope '
Il serait présomptueux de dire que Motorola s'inscrit dans une démarche purement altruiste. L'équipementier américain, comme ses concurrents, cherche avant tout à renforcer sa position vis-à-vis de ses rivaux, à accroître ses parts de marché, et à faire gagner de l'argent à ses actionnaires. Pas de mystère ici. Ceci étant, l'idée de lancer dans les pays émergents des téléphones mobiles à petit prix suppose une chaîne d'approvisionnement adéquate, dont à terme d'autres marchés, y compris occidentaux, pourraient bénéficier. En attendant ce jour béni, Motorola évalue à 100 millions de combinés supplémentaires par an les perspectives de croissance dans ce secteur, soit, d'ici 2010, 930 millions de porteurs du virus de la téléphonite en plus de par le monde. L'intendance suivra-t-elle '