Musique ligne Selon les chiffres rendus publics par le Syndicat National de l'Edition Phonographique ( SNEP ), le marché du disque est reparti sensiblement vers le bas dès ce premier trimestre 2006 présentant un bilan " assez décevant " pour son directeur général, Hervé Rony, qui a également pointé du doigt une " spirale très mauvaise " au niveau des " ventes physiques ".

Les ventes découlant du téléchargement musical sur le net ou sur les mobiles n'auront pas suffi pour contrer cette baisse de 12 % du chiffre d'affaires par rapport à 2005. Pourtant, les ventes liées au téléchargement ont été multipliées par trois en ce début d'année.


La loi DADVSI et le CPE limitent les ventes de disque

Les explications avancées par la SNEP sont assez variées. Ainsi en tête de liste, on retrouve l'impact de la loi DADVSI ( loi sur les Droits d'Auteur et les Droits Voisins dans la Société de l'Information ) ou bien encore celui du CPE ( Contrat Première Embauche ) retiré le 10 avril.

Selon Christophe Lameignère, vice-président du Snep et président de Sony-BMG France :

" Le débat sur la loi DADVSI a eu un gros impact sur les consommateurs, qui ont beaucoup téléchargé ( Ndlr : de manière illégale ) à ce moment-là, comme s'ils se disaient:  dépêchons-nous avant la fin ! " (...) " C'est une intuition, mais on peut penser que pendant la crise du CPE, les jeunes ont eu autre chose à faire que d'aller acheter des disques. "

Une étude indépendante sera sans doute plus appropriée pour déterminer précisément les raisons d'une telle baisse.


Le marché physique recule, les vedettes sont en berne
Le marché numérique ne représente que 5 % des ventes totales, se divisant entre les sonneries et titres pour mobiles à 63 % et les téléchargements sur le web à 37 %. En revanche, le marché physique a vu des baisses dans toutes les branches :
-6% pour les singles,
-12% pour les albums,
-29% pour les vidéos musicales ( ventes revenues au niveau de 2003 )

Christophe Lameignère a cité les mauvais chiffres de Bruel et de Florent Pagny lors de la première semaine s'établissant à 100.000 et 40.000 exemplaires vendus. Selon le PDG de Sony-BMG :

" Sur le haut du classement, les gros volumes que l'on pouvait faire, on ne les fait quasiment plus jamais. (...) Ce sont des records historiques vers le bas. "


La musique classique l'emporte haut la main
La variété francophone a perdu du terrain pendant ce trimestre (-23% tandis que la variété internationale a rencontré une légère augmentation (+6%).

La musique classique fait un bond spectaculaire avec +24 % d'augmentation par rapport à la même période en 2005. A noter que les labels distribués par Abeille Musique, qui ont vendu 100.000 exemplaires de l'intégrale de Mozart de Brilliant Classics, ne sont pas inclus dans ce chiffre.


" Un accident conjoncturel "

Selon les espérances SNEP, ces chiffres ne sont qu'un " accident conjoncturel ". Les producteurs misent sur la numérisation massive de leurs catalogues pour mieux rebondir cette année. Fin mars 2006, 765.000 titres étaient déjà disponibles sur les plateformes musicales, ce qui représente une multiplication de l'offre par 2,5 en 15 mois.