Pour créer la batterie qui alimente l'ensemble des systèmes de la sonde américaine Curiosity sur Mars, la NASA a eu recours à un générateur thermoélectrique à radioisotope multimission ( MMRTG), qui remplace les anciens GPHS-RTG reposant sur l'utilisation d'un alliage silicium-germanium.

Ces nouveaux générateurs créés par Boeing sont alimentés par du plutonium-238, un isotope utilisé dans les armes nucléaires. La plupart des stocks de ce composant de la NASA proviennent des restes de l'arsenal militaire de la guerre froide.

  

Problème : selon Space News, la NASA ne dispose actuellement plus que de 37 livres du composant. Avec ce stock, l'agence spatiale américaine ne peut créer que trois batteries identiques à celles de Curiosity.

Une de ces batteries est déjà réservée pour le prochain rover martien qui prendra la relève de Curiosity en 2020, les deux autres pouvant être allouées aux missions d'exploration des lunes de Saturne comme Titan.

Cette source d'énergie a l'avantage d'offrir beaucoup de puissance sur de longues durées, elle est utilisée depuis des années par la NASA pour alimenter différentes sondes comme Voyager ou New Horizons. Elle offre également la particularité de dégager de la chaleur, suffisamment pour empêcher les composants de geler dans le vide spatial.

La NASA avait lancé le développement d'une solution alternative pour répondre à l'épuisement de ses stocks de plutonium 238. Il s'agit du développement de l'ASRG, le générateur stirling à radioisotope avancé qui devrait offrir un rendement quatre fois supérieur... Malheureusement, les budgets le concernant ont été supprimés. Le département de l'énergie américain a récemment tenté de relancer la production de plutonium 238, mais cela prendra du temps, et répondre à la demande de la NASA dans le domaine risque de se présenter comme un véritable challenge.