En charge des programmes de Netflix, Ted Sarandos a profité du Festival de Cannes pour pointer du doigt la chronologie des médias en France. Pour le patron des programmes du service de vidéo à la demande, cette réglementation " n'est bonne pour personne " et " ne protège pas le cinéma ". Au contraire, il estime qu'elle l'affaiblit et favorise le piratage.

En débarquant dans l'Hexagone en septembre dernier, Netflix a été contraint de respecter la chronologie des médias. Selon Ted Sarandos, c'est plus un choix qui a été fait mais il ne s'imposait pas dans la mesure où il souligne que Netflix n'est pas une société française. " Techniquement, nous n'avons pas à respecter cette réglementation. "

En vertu de cette réglementation, pour un service de SVOD comme Netflix, le délai de disponibilité d'un film après sa sortie en salle est de 36 mois. Un long délai de trois ans qui écarte les films récents du catalogue de Netflix pour la France.

Cette charge contre la chronologie des médias est un changement de ton de la part de Netflix. Lors de ses débuts en France, Reed Hastings, le PDG de Netflix, avait assuré qu'elle n'était pas un problème puisque la plateforme vidéo mise avant tout sur la diffusion de séries qui ne sont pas soumises à ladite réglementation.

Manifestement, Netflix commence finalement à s'impatienter de ne pas voir une modification de la chronologie des médias. L'idée de ramener à deux ans le délai de disponibilité d'un film en SVOD après sa sortie en salle avait été évoquée par Aurélie Filippetti mais elle n'a toujours pas pris forme.

Qui plus est, l'ancienne ministre de la Culture avait posé comme condition que ce raccourcissement des délais profite seulement aux services qui " participent au financement et à l'exposition des œuvres françaises et européennes ". Une absence de financement qui est reprochée à Netflix.

Le service américain a cependant installé son siège européen à Amsterdam en début d'année et rappelle l'arrivée prochaine de sa série Marseille " produite en France et avec des acteurs français ", et ce pour une audience à travers le monde.

Source : via AFP