Face à l'arrivée du groupe américain Netflix qui devait tout écraser sur son passage, les acteurs français de la SVOD avaient travaillé sur un projet concurrent visant à créer un "Netflix à la française" qui pourrait jouer les contre-propositions et empêcher le géant américain d'imposer sa loi et ses tarifs agressifs sur le marché.

Il avait été initialement évoqué par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg mais les différentes sociétés impliquées (Orange, Canal Plus...) n'ont pas trouvé de terrain d'entente pour bâtir une offre commune, chacun préférant jouer sa propre partition.

Le journal Les Echos souligne que Canal+ n'est pas forcément opposé à un projet intégrant son offre CanalPlay mais seulement si cette dernière est suffisamment mise en avant. Déjà forte de plus de 500 000 abonnés, le taux de recrutement est rapide et il ne serait pas question d'enrayer cette belle mécanique qui met Canal Plus en position de force sur le marché de la SVOD, en partie grâce à l'arrivée de Netflix qui a conduit le public à s'intéresser de plus près à ce type d'offre.

Par ailleurs, le service de SVOD américain fait moins peur maintenant qu'il commence à s'installer dans le paysage. Le raz-de-marée promis n'aura peut-être pas lieu, ce qui a d'ailleurs conduit le groupe américain à chuter durement en bourse lors de la présentation de ses résultats financiers trimestriels et de ses perspectives pour la fin d'année.

Et si Canal Plus entend préserver la visibilité de son service CanalPlay au sein d'une offre éventuelle, les autres acteurs, comme TF1 ou FilmoTV, ne veulent pas plus voir leur identité se fondre dans un projet commun. Des partenariats ponctuels, pourquoi pas, mais la disparition des marques dans une offre commune, pas question.

Source : Les Echos