Nokia est entré dans une nouvelle zone de turbulences dont le géant finlandais pourrait ne pas ressortir indemne. En prévenant que ses résultats financiers pour le deuxième trimestre 2011 n'atteindraient pas les prévisions, mais surtout en ne se risquant plus à faire de projections sur l'année entière, la société a perdu la confiance des investisseurs, faisant chuter son cours en bourse de 15% après l'annonce, tombant à un plus bas depuis plus de 10 ans.

Nokia avait prévenu que la transition vers Windows Phone allait conduire à deux années difficiles mais les observateurs ne s'attendaient pas à ce que la dégradation des résultats intervienne si vite. Le fabricant a prévenu que sa branche Terminaux et Services ( sa plus grosse activité ) se trouvera significativement en dessous de sa fourchette de 6,1 à 6,6 milliards d'euros prévue initialement, pour cause de concurrence acharnée sur les prix en Europe et en Chine.

Le volume de terminaux écoulés ne devrait pas répondre aux attentes tandis que le prix moyen des terminaux est à la baisse, pesant sur la rentabilité. L'un des principaux coupables des malheurs de Nokia est l'OS Android, selon son CEO Stephen Elop, mettant une pression sur les prix et s'infiltrant sur tous les segments.


L'ombre d' Android

Nokia ne devrait pas pouvoir non plus tenir sa marge opérationnelle entre 6 et 9%, confirmant la dégradation de ses résultats. Face à ces changements, le groupe ne se dit plus en mesure de pouvoir estimer ses résultats financiers pour l'année entière.

Les premiers smartphones Nokia sous Windows Phone n'étant attendus au mieux qu'en fin d'année 2011, les trimestres à venir s'annoncent très difficiles, même en continuant de proposer des terminaux sous Symbian.

A noter que durant une présentation presse dans le campus du fondeur fabless Qualcomm, une représentante de T-Mobile USA a souligné que l'opérateur aurait sans doute soutenu et distribué sans sourciller des smartphones Nokia...si ces derniers avaient été sous Android. Même sous Windows Phone, la percée de Nokia sur le marché US, décisive pour écouler des smartphones, ne semble pas encore être pour demain.