Qualcomm Inc. accuse Nokia de violation de brevets.

Voici quelques jours, nous mentionnions la plainte déposée devant la justice européenne par cinq firmes, qui reprochaient à l'Américain Qualcomm de ne pas respecter les lois sur la libre concurrence. La réponse ne s'est pas faite attendre longtemps, puisqu'aujourd'hui, c'est le Finlandais Nokia qui est la cible de Qualcomm... pour violation de brevet.

Qualcomm exige de Nokia, premier fabricant mondial de téléphones mobiles, qu'il cesse de commercialiser ses appareils aux Etats-Unis, et qu'il lui verse une compensation financière, non encore chiffrée au moment où sont écrites ces lignes.

Le 28 octobre dernier, les rôles étaient inversés, quand Texas Instruments, Ericsson, Broadcom et quelques autres, dont Nokia, avaient attiré l'attention de la Commission Européenne sur les agissements de Qualcomm. Selon les analystes, Qualcomm, en représaille, pourrait attaquer les impudents à son tour.

Nokia n'a fait pour l'instant aucun commentaire sur le sujet.

Rappelons que Qualcomm domine le marché des puces et technologies CDMA (Code-Division Multiple Access) outre-Atlantique. Il vend aussi des licences et des processeurs pour l'évolution du CDMA, le W-CDMA (Wideband-CDMA), une technique introduite récemment en Europe en complément du vieillissant GSM.

Selon Qualcomm, Nokia aurait employé ses technologies CDMA pour améliorer le fonctionnement de ses réseaux GSM, de manière à proposer des débits plus importants en matière de transfert de données, de téléchargements musicaux et de visio-conférence.

Ses concurrents ont de leur côté accusé Qualcomm d'étouffer l'opposition sur le terrain du W-CDMA en pratiquant des prix à géométrie variable avec ses clients, privilégiant ceux qui achètent puces et licences au détriment de ceux que seule la technologie intéresse. Qualcomm a rejeté ces accusations.

Nokia se serait rendu coupable de détournement de onze brevets appartenant à Qualcomm, et d'un détenu par sa filiale SnapTrack.

"Jusqu'ici", dit-on chez Qualcomm, "nous pensions que ces différends pouvaient être réglés à l'amiable", indiquant clairement que ce n'est plus le cas...

Pour mémoire, tous les fabricants de téléphones mobiles dépendent des technologies développées et brevetées par Qualcomm dans les années 1990, dans le domaine du CDMA et du W-CDMA. Pourtant, Nokia et Ericsson rappellent qu'ils ont eux aussi participé de façon significative à l'essor de ces technologies, et pourraient légitimement en récolter des royalties, ce qui semble improbable si Qualcomm reste ferme sur les termes de ses licences. Nokai trouve cette attitude "injuste et déraisonnable".

Les deux firmes ont toujours entretenu des relations houleuses à ce sujet, conduisant Nokia à développer sa propre ligne de puces CDMA, sans grand succès jusqu'à présent, puisqu'il est le seul à les utiliser.

Prudent, le NASDAQ renvoie les deux protagonistes dos-à-dos: leurs actions respectives ont enregistré une même baisse de 4 cents lors de la dernière cotation...



Source : Reuters