Le fabricant Nokia réagit à la plainte qu'a déposée Google auprès de la Commission européenne l'accusant d'entente avec Microsoft et de transfert de propriété intellectuelle vers des fermes de brevets ( ou patent trolls ) qui pourront mener des politiques agressives de gestion de droits de licence pendant que les deux groupes garderont en apparence les mains propres.

Même s'il n'a pas encore formellement reçu la plainte, il rejette l'accusation d'entente, affirmant que les deux sociétés ont chacune leur portefeuille de brevets qu'elles gèrent de façon indépendante. Le fabricant a enfoncé le clou en affirmant que certains appareils Android présentaient de sérieux problèmes de violation de la propriété intellectuelle d'autrui.

Le fabricant finlandais lui-même s'est déjà attaqué à plusieurs reprises à des fabricants d'appareils Android  en leur demandant des droits de licence. Reuters rapporte que la gestion de la propriété intellectuelle de Nokia rapporte 500 millions d'euros par an et qu'une gestion plus "offensive" permettrait d'engranger bien plus.

Nokia met souvent en avant ses efforts en matière de R&D qui se chiffrent en milliards d'euros et dont le fabricant attend ensuite les retombées sous forme de royalties sur ses technologies.

Microsoft mène depuis plusieurs trimestres une chasse aux fabricants de terminaux Android pour négocier des accords de licence donnant accès à son portefeuille, suggérant que la plate-forme mobile de Google utilise certaines de ses technologies.

Beaucoup d'assembleurs et de fabricants ont déjà cédé, préférant éviter le risque d'un procès, même si certains poids lourds, comme Huawei ou Motorola, font de la résistance. Le rachat de Motorola Mobility et de son portefeuille de brevets doit donner plus de poids à Google pour défendre son OS mobile en apportant son soutien aux fabricants attaqués.

Il reste que le refus de prendre une position claire sur les brevets FRAND impliqués dans les standards mobiles peut affaiblir l'argumentation de Google en renvoyant le groupe de Redmond à ses propres pratiques.

Source : Reuters