On l'oublie parfois, mais Nokia ne fabrique pas que des combinés mobiles. Il oeuvre aussi dans le domaine de l'infrastructure, et dévoile une partie de sa stratégie pour les cinq ans à venir.

Nokia croit dur comme fer à une meilleure inter-opérabilité entre les différents services de téléphonie sur Internet, et notamment à une imbrication encore plus étroite entre la VoIP "classique" et celle qui se décline sous forme mobile. Ainsi, le géant finlandais prévoit d'ici 2010 une multiplication par dix du trafic sur ces deux moyens de communication, et compte bien s'appuyer sur la technologie IMS ( IP Multimedia Subsystem ) pour se placer en acteur incontournable sur un marché aussi prometteur.

L'IMS est sans aucun doute la technologie du futur en matière de téléphonie sur Internet, et de grands noms s'y sont déjà associés : TeliaSonera, Ericsson, Vodafone, et Nokia, bien sûr, poussent pour que cette solution émerge. IMS est une plate-forme commune, qui mêle solutions de VoIP pour la téléphonie fixe et pour les mobiles, mais aussi pour des services encore peu répandus, comme la visio-conférence. Si l'IMS devait recevoir l'accueil attendu, il deviendrait possible, avec un seul combiné, de téléphoner indifféremment de son domicile ou depuis un autre endroit, avec une facturation et un numéro d'appel unifiés, et des coûts abaissés.

Pour sa première année d'exploitation, en 2006, les analystes estiment que l'IMS devrait représenter un volume de chiffre d'affaires global de 100 à 200 millions d'euros, et atteindrait même le milliard d'euros avant 2010. Selon le spécialiste Flextronics, plus de 200 opérateurs mixtes fixe-mobile testeraient des solutions IMS, certains dans le domaine professionnel, comme Cisco, la plupart dans le but d'équiper les particuliers, dans ce qui semble être la plus belle perspective de croissance économique depuis l'avènement du téléphone portable compact, il y a plus de dix ans.

Les opérateurs de téléphonie fixe, par exemple, veulent endiguer le début d'hémorragie qui se manifeste depuis quelques mois, avec le départ en masse de leurs clients vers les offres de VoIP des fournisseurs d'accès à Internet. Plus important encore : ils ne veulent pas se satisfaire du rôle de "simple convoyeur" que les spécialistes d'Internet voudraient leur voir jouer.

En maîtrisant les offres de A à Z, ils s'assureraient des revenus bien plus confortables, mais la question cruciale demeure : avec autant de convices, le gâteau sera-t-il assez gros...'



Source : ComputerWorld