Les équipementiers télécom européens ne sont pas à la fête, entre les incertitudes économiques qui conduisent leurs clients à la prudence malgré la hausse de la demande sur les réseaux mobiles haut débit et la concurrence des équipementiers chinois ZTE et Huawei, désormais bien implantés sur le Vieux Continent pendant qu'ils profitent aussi de la croissance rapide de leur marché local.

L'an dernier déjà, ils affichaient leur inquiétude devant une situation déséquilibrée par laquelle les équipementiers chinois accèdent facilement au marché européen alors qu'eux-mêmes avaient beaucoup de difficultés à s'implanter en Chine.

De crises économiques en concurrence acharnée, les équipementiers européens, en dehors du leader suédois Ericsson, sont à la peine et les grandes fusions prometteuses d'hier sont devenues des gouffres financiers.

Tandis qu' Alcatel-Lucent ne trouve toujours pas son équilibre, mettant en danger son directeur général Ben Verwaayen, Nokia Siemens Networks annonce un nouveau plan de restructuration pour recentrer ses activités et améliorer sa rentabilité...au détriment de l'emploi.

L'acquisition l'an dernier des équipements télécom de Motorola, qui renforce son expertise dans les réseaux mobiles haut débit LTE et WiMAX, est au coeur de la nouvelle stratégie de l'équipementier, avec son CEO Rajeev Suri mettant l'accent sur la volonté de proposer des infrastructures mobiles de bout en bout orientées vers le très haut débit mobile.


Restructuration importante, destruction d'emplois géante
C'est donc vers ce domaine, au sens large, que seront concentrés les moyens, sans faire de concessions sur la R&D, dont les investissements devraient rester soutenus ces prochaines années, de l'infrastructure aux services.

Dans le même temps, Nokia Siemens Networks annonce une réorganisation qui doit lui permettre d'économiser 1 milliard d'euros de coûts opérationnels d'ici 2013. Cela passera notamment par la suppression programmée de 17 000 postes d'ici 2013, dont une partie sera associée à l'intégration des activités télécom de Motorola.

Nokia Siemens ne donne pas encore le détail de ce dégraissage en règle pour les différents pays dans lesquels l'équipementier est présent. Le programme va ainsi toucher 23% de son effectif mondial d'environ 74 000 salariés.