Avec la vente de sa division Terminaux et Services, Nokia se sort d'une situation non pas inextricable mais qui aurait sans doute demandé encore des années avant de se normaliser, et alors que l'entreprise joue les funambules avec son bilan financier depuis déjà bien longtemps.

Si l'accord fait sortir Nokia du domaine des mobiles et des smartphones, que le groupe a dominé pendant plusieurs années, il lui permet de repartir sur des bases saines et avec des activités aux perspectives relevées.

Reuters note que cette décision a pris par surprise les fonds d'investissement spéculatifs de type hedge funds qui pariaient à la baisse sur le cours de Nokia et le maintien d'une situation de faiblesse, les conduisant à racheter en urgence de gros volumes d'actions pour tenter de réduire leurs pertes, et faisant s'envoler le cours.

En se séparant de l'activité qui pesait le plus sur ses résultats, Nokia perd du poids mais se trouve dans une situation plus saine, moins incertaine et prometteuse pour les investisseurs de long terme mais pas pour ces fonds spéculatifs.

Microsoft-logo  La décision pèse aussi, mais cette fois de façon plus prévisible, sur le cours de Microsoft, qui a décroché de plus de 6% après l'annonce au vu des incertitudes qui se profilent. Certes, le groupe récupère le contrôle d'une activité dont il était déjà acteur en tant qu'éditeur de l'OS mobile et partenaire de référence de Nokia, mais c'est aussi une branche dont les résultats sont bien timides et dont le changement de direction pourrait laisser encore plusieurs trimestres dans un état de transition, sans compter que le succès n'est pas pour autant garanti par la suite.

Cela fait plus de deux ans que Nokia tente de redresser ses ventes de smartphones grâce à Windows Phone et les volumes commencent à peine à frémir, tout en restant très loin de ceux d'iOS et d'Android. Le succès mitigé de l'initiative des tablettes Surface, développées directement par Microsoft pour le lancement de Windows 8 et Windows RT, impose aussi une certaine prudence quant aux perspectives de succès des futurs smartphones Microsoft (sans même évoquer le cas particulier de la gamme Kin qui n'a connu que quelques mois d'existence).

Beaucoup d'incertitudes donc, face à une acquisition qui doit encore recevoir le feu vert des autorités de régulation et ne sera pas finalisée avant début 2014. Il sera intéressant de voir si Stephen Elop, CEO de Nokia qui vient de repasser chez Microsoft, deviendra bien le nouveau patron du groupe de Redmond et reprendra le contrôle d'une division qu'il aura cédée quelques trimestres auparavant...