Interrogée sur les motivations qui ont poussé Nokia à ne proposer que des smartphones en exclusivités sous Windows Phone, la firme martelait systématiquement le même refrain : la concurrence sous Android serait trop complexe, notre capacité à faire évoluer rapidement nos dispositifs n’est pas d’actualité, et nous sommes dominants sur le marché Windows Phone.

Nokia Lumia 1020 02  Pourtant, d’après des sources internes à la société, la firme aurait bien testé des smartphones Lumia opérants sous Android bien avant qu’elle n’engage des discussions de rachat avec Microsoft.

Des dispositifs auraient été développés en 2012 et jusqu’au début de 2013. Mieux encore, il apparait que Microsoft ait été au courant de cette situation et l’a confirmé au New York Times en précisant qu’elle n’avait pas joué dans les discussions de rachat.

Pourtant, la menace de voir son principal partenaire dans la diffusion de Windows Phone pour s’orienter vers la concurrence ( un choix possible dès la fin 2014) aurait été un coup dévastateur pour Microsoft et son système mobile. Le géant de l’informatique ayant beaucoup (trop ?) misé sur un partenaire unique, peu de constructeurs sont restés fidèles à l’OS face à une domination presque totale de Nokia sur ce marché déjà restreint.

Le choix de Nokia de devenir partenaire de Microsoft en 2011 a soulevé beaucoup de questions. En outre, Steven Elop a toujours déclaré penser avoir fait le meilleur choix, expliquant que sa société souhaitait éviter l’OS de Google à cause " d’un très haut risque qu’un fabricant hardware finisse par dominer Android", pointant du doigt Samsung.

Finalement, Nokia avait pris cette place de fabricant dominant, mais sur le marché de Windows Phone.

Il est impossible de savoir aujourd’hui à quel point Nokia a pu investir dans ses projets sous Android ni à quel stade de développement en étaient ses concepts, encore moins de savoir si la firme envisageait bien de basculer vers Android dans le futur. Désormais la question ne se posera plus.

Source : New York Times