Les révélations issues des documents diffusés par Edward Snowden indiquent que les communications françaises sont très largement écoutées par les services de renseignement américains, ce qui a conduit le gouvernement français à demander des explications en feignant de s'en indigner.

La presse anglo-saxonne a beau jeu de retourner l'accusation en affirmant que les services de renseignement français en font autant aux Etats-Unis, la France ayant déjà été épinglée dans des rapport comme l'un des pays les plus actifs en la matière.

De nouvelles informations publiées par le journal Le Monde soulignent que cette écoute ne s'arrête pas à l'argument pratique de la lutte contre le terrorisme mais qu'elle s'étend jusqu'aux ambassades françaises et aux missions diplomatiques, notamment à l'ONU.

NSA  Une note de septembre 2010 met en évidence l'existence d'un programme Genie qui sert à implanter des mouchards dans des ordinateurs, soit aux Etats-Unis même, soit dans le reste du monde. Dans ces documents, les noms de code Wabash et Blackfoot servent à désigner respectivement les écoutes de l'ambassade de France à Washington et de la représentation française à l'ONU, indique le quotidien.

Différentes méthodes d'espionnage sont décrites, toujours selon des codes : Highlands pour le piratage des ordinateurs, Vagrant pour la récupération d'informations affichées sur les écrans ou PBX pour écouter les conversations.

Un autre document suggère ainsi que les informations officieuses obtenues dans les ambassades étrangères ont joué un rôle important concernant l'adoption d'une résolution contre l'Iran par le Conseil de Sécurité de l'ONU le 9 juin 2010. Elle a permis notamment de vérifier les positions respectives des différents pays vis à vis de cette résolution fortement soutenue par Washington et d'évaluer s'il n'existait pas d'arrangements à la marge.

Le document parle de l'écoute de la représentation française à l'ONU comme d'un "succès silencieux qui a aidé à façonner la politique étrangère des Etats-Unis" qui a aussi "permis de conserver un train d'avance dans les négociations". Il est toujours bon d'avoir un oeil sur ses ennemis, et encore plus sur ses amis...

Mais il serait naïf de croire que les Etats-Unis sont seuls coutumiers du fait. Du GCHQ britannique espionnant tout ce qui se passe lors des G20 de Londres au FSB russe se préparant à écouter conservations et flux de données durant les Jeux Olympiques de Sotchi l'an prochain, tout le monde écoute tout le monde, le comportement des renseignements français doit être à l'unisson lors de grands événements sur le territoire...

Source : Le Monde