Le procès Oracle vs Google poursuit son cours et après Larry Ellison, ce fut au tour de l'autre Larry, le CEO de Google Larry Page, de faire une apparition pour répondre aux questions des avocats d'Oracle et mettre en lumière certains éléments de la stratégie d'Android.

Et sa ligne de défense a consisté à recadrer l'importance d'Android pour Google en affirmant qu'il s'agissait d'une activité importante mais pas vitale pour le groupe et que l'idée même de bâtir une plate-forme mobile était née en constatant combien il était difficile alors pour les consommateurs d'utiliser les services Google sur mobile.

Android serait donc né de cette volonté d'agréger les services mobiles et la meilleure façon de le faire était de bâtir directement un OS mobile pour les supporter. Pour y parvenir, Google était prêt à négocier un partenariat avec Sun Microsystems pour le créer, en utilisant sa technologie Java.

Aucun accord n'ayant été trouvé avec Sun, Google a finalement choisi de bâtir seul sa plate-forme mobile, en utilisant ce que Larry Page présente comme les composants libres de Java.

Il n'a cependant pas fourni d'exemples de ces fameux composants libres qui lui épargneraient de verser des droits à Sun ou Oracle, indiquant qu'il n'était pas expert en la matière.


Larry Page sur la défensive ?
Cette présentation des faits suggère que la naissance d'Android a répondu à un besoin naturel de Google de rationaliser l'accès à ses services mobiles et non à une opportunité ponctuelle issue des discussions avec Sun puis Oracle dont le groupe aurait récupéré à son profit des éléments, comme le laisse entendre Larry Ellison.

Quant à l'accusation proprement dite de violation de propriété intellectuelle, Larry Page a là aussi un peu botté en touche en disant ne pas être au courant de pratiques délibérées de pillage chez Google et en affirmant que le groupe a fait très attention à ce qui pouvait être utilisé ou pas.

Les observateurs ayant suivi la prestation de Larry Page ont cependant noté une certaine volonté d'éviter de répondre aux questions ou de le faire de façon très évasive, argumentant très peu ses réponses ou disant ne pas se souvenir.

L'actuel CEO de Google, qui a sans doute participé étroitement aux décisions concernant la problématique actuelle autour de la propriété intellectuelle de la technologie Java, ne semblait pas très à l'aise à la barre. Et pour son adversaire, le médiatique Larry Ellison, c'est sans doute déjà une petite victoire, même si le procès ne fait que commencer.

Source : Reuters