Quand le plus grand réseau mobile français présente des dysfonctionnements pendant une dizaine d'heures au moment des résultats du bac et à la veille des grandes migrations estivales, cela ne passe pas inaperçu.

Ce sont donc les 26 millions d'abonnés mobiles Orange qui ont connu des perturbations des communications, de l'envoi des SMS et de l'accès à l'Internet mobile, soit partielles soit totales de vendredi après-midi jusqu'à samedi au petit matin.

Chez Orange, on a rapidement mis en place une cellule de crise (encore fallait-il pouvoir joindre les cadres et ingénieurs sans pouvoir vraiment compter sur le réseau mobile du groupe), tandis que les ministres Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin sont directement venus aux nouvelles, soulignant l'importance de la crise.

C'est aussi que les deux ministres ont fait plusieurs déclarations depuis leur entrée en fonction concernant une volonté de reprise en main du secteur télécom et un rééquilibrage des décisions en faveur de la préservation de l'emploi après une période de régulation trop tournée à leurs yeux vers le seul jeu de la concurrence.

La panne d'Orange, par son ampleur, constitue un effet d'aubaine tout trouvé pour demander aux opérateurs  des précisions sur le fonctionnement de leur réseau et les procédures en cours pour faire face à ce type de crise, et plus largement pour commencer à peser sur les décisions et orientations.


Rapport en fin de semaine
Si l'origine de la panne a pu être déterminée, et la possibilité d'un acte malveillant écartée, les causes de l'incident ne sont pas encore clairement connues. L'équipement HLR ( Home Location Register ), qui s'occupe de localiser les mobiles avant d'ouvrir les canaux de communication et d'acheminer les données, n'est en fonction que depuis un an et avait fait l'objet d'une maintenance un peu plus tôt la semaine dernière.

Ericsson et Alcatel-Lucent, équipementiers de l'opérateur Orange, ont eux aussi déployé des équipes pour tenter de résoudre le problème au plus vite et déterminer sa cause. Désormais, le gouvernement attend un rapport détaillé de la panne géante d'Orange d'ici la fin de la semaine et une revue des procédes de gestion de ce type de crise.

Le rapport sera également remis à l'Arcep, le régulateur français des télécoms, tandis que l'association UFC Que Choisir a demandé à en obtenir un exemplaire, au motif que " les gens ont le droit de savoir si leur opérateur est fiable ou pas ", selon Edouard Barreiro, responsable de l'association.

Par la même occasion, les plans de gestion de crise des opérateurs SFR et Bouygues Telecom, mais aussi Free Mobile, seront présentés à Fleur Pellerin, qui veut faire publier un décret permettant de lancer des audits sur la sécurité des réseaux mobiles.