L'année 2012 avait été animée pour le secteur télécom avec l'arrivée d'un quatrième opérateur Free Mobile sur le marché français qui a déclenché une guerre des prix et un déplacement des forces en présence, aidé par l'accord surprise d'itinérance 3G signé avec Orange.

L'année 2014 l'a été presque autant avec la bataille entre Bouygues Telecom et Numericable autour du rachat de SFR, positionnant Free Mobile en embuscade, et laissant planer la possibilité d'un retour à un marché à trois opérateurs.

Orange stéphane richard  Cette consolidation du secteur, le PDG d'Orange, Stéphane Richard, l'appelle depuis longtemps de ses voeux.

Observant la perte de valeur de l'industrie télécom après la poussée des forfaits mobiles sans engagement et à bas coût imposée par l'arrivée de Free Mobile, il affirme régulièrement qu'un marché à quatre opérateurs n'est pas la solution pour assurer la croissance du marché télécom.

Après le rachat de SFR, puis du plus grand MVNO français Virgin Mobile, par Numericable, la question d'un rachat de Bouygues Telecom par Orange ou Free Mobile, qui aurait conduit à un retour à trois acteurs, s'est posée sans parvenir à un accord.

Orange a affirmé que les conditions n'étaient pas réunies tandis que Free a tenté de se créer une ouverture aux Etats-Unis, en tentant de racheter sans succès l'opérateur T-Mobile US. Depuis ces péripéties, le marché télécom français s'est un peu calmé pour les fêtes de fin d'année.

Pour autant, Stéphane Richard continue d'assurer qu'un marché à quatre opérateurs en France n'est pas tenable, la chute des marges ne permettant pas d'alimenter les lourds investissements nécessaires pour faire évoluer les réseaux mobiles, rapporte Reuters.

Mais selon quel scénario ? Le patron d'Orange continue d'affirmer être ouvert à toute discussion, sans vouloir provoquer directement la consolidation, qui risquerait alors d'être bloquée par les régulateurs du fait de son rôle dominant.

Il rejette également l'affirmation de Xavier Niel selon laquelle la consolidation passera forcément par Free Mobile. Les intentions d'un rachat de Bouygues Telecom prêtées à Numericable-SFR en fin d'année pourraient alors être vues d'un oeil favorable par Orange.

PAr ailleurs, l'approche des enchères pour la bande 700 MHz du deuxième dividende numérique va également nécessiter des fonds à mobiliser assez vite après l'attribution des licences d'exploitation dans la bande 800 MHz pour plusieurs milliards d'euros.

Lors de ses voeux à la presse, Stéphane Richard é également évoqué les "niveaux de marge limites, très en-dessous des standards" chez certains de ses concurrents. Sans être nommé, le nouveau groupe Numericable-SFR est pourtant directement visé.

Source : Reuters