On l’a appris cette semaine. C’est le groupe Charter Communications du milliardaire américain John Malone qui a finalement mis la main sur Time Warner Cable, avec pour objectif de former un nouveau géant du câble aux États-Unis. Le groupe Altice de l’homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi devra, quant à lui, se contenter de Suddenlink Communications qu’il a récemment acquis.

Lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques à l'Assemblée nationale, Patrick Drahi est revenu sur cette manche perdue. Selon lui, les fonds ne manquaient pas. Il avait plusieurs banques américaines et françaises prêtes à le soutenir dans ce projet. Si l’homme d’affaires de 51 ans a reculé, c’est à cause de l’absence d’une structure managériale pour absorber le passage de 35 000 à 120 000 collaborateurs.

Time Warner Cable  

Mais ce n’est que partie remise, sachant que le marché est en pleine consolidation pour résister face à des services tels que Netflix et que le numéro un Comcast ou l’entité formée par les numéros trois Charter Communications et numéro deux Time Warner Cable ne pourront plus faire d’acquisitions. Les autorités de la concurrence veillent au grain et ont déjà utilisé leur droit de blocage.

Patrick Drahi estime en effet qu’il y aura des opportunités intéressantes avec les plus petits acteurs tels que Cablevision, Cox Communications et Mediacom. Bright House Networks n’est plus disponible, car il a été racheté dans la foulée par Charter Communications. À terme, il espère réaliser la moitié de son chiffre d’affaires sur le marché US. Grâce au rachat de Suddenlink Communications, il atteindra 12 % dans un premier temps.

Numericable-SFR  

Patrick Drahi en a profité pour s’exprimer au sujet du rachat de SFR qu’il a fusionné avec Numéricâble pour former SFR-Numéricâble. L’homme a ainsi taclé l’ancienne direction de SFR qu’il désigne comme une " fille à papa " qui dépensait sans compter, tandis que la maison-mère Vivendi " payait rubis sur l'ongle sans regarder les dépenses de la jeune princesse ". Il promet ainsi une réduction des dépenses inutiles, afin d’investir massivement et d’améliorer sensiblement le réseau mobile 4G de SFR d’ici la fin de l’année, après un déploiement au ralenti alors que Free Mobile débarquait. C’est la raison pour laquelle il a retiré des possibilités de dépenses à une centaine de collaborateurs. Ces derniers pouvaient en effet décider de dépenses à hauteur de quelques centaines de milliers d’euros.

Source : Reuters