C'est lors de la prochaine assemblée annuelle des actionnaires, en mai 2013, que Paul Otellini quittera officiellement son poste de CEO du groupe Intel, après huit années aux commandes du fondeur...et presque quarante ans de carrière dans l'entreprise.

Dès aujourd'hui, il se place dans une position de transition sur les six prochains mois, tandis que le conseil d'administration va débuter la phase de recherche d'un successeur et d'examen de candidatures aussi bien internes qu'extérieures.

Pendant que Renee James, responsable de la branche Software, Brian Krzanich, directeur général et Stacy Smith, directrice financière et responsable de la stratégie corporate sont nommés vice-présidents exécutifs, l'heure est aux bilans.

Sous l'ère Otellini, Intel a généré 107 milliards de dollars et reversé 23,5 milliards de dollars de dividende. Le groupe a connu plusieurs trimestres record en matière de chiffre d'affaires et de bénéfice net, passant de 38,8 milliards de dollars à 54 milliards de dollars annuels pour le CA, et de 1,40 milliard de dollars à 2,39 milliards de dollars pour le bénéfice net.

Le communiqué de presse met en avant plusieurs avancées portées à son crédit comme la technologie High/K Metal Gate et les transistors 3D Tri-Gate, ainsi que des cycles d'amélioration de l'efficacité énergétiques des processeurs Intel.

Sous sa direction, Intel a élargi ses horizons vers le software et la sécurité, avec le rachat notamment de l'éditeur d'antivirus McAfee et a tenté de relancer le marché des PC avec les Ultrabooks, dont le décollage est cependant contraint par le succès des tablettes tactiles.

S'il revendique le lancement des premiers smartphones et tablettes tactiles avec processeurs Intel dédiés, ces nouvelles orientations arrivent cependant dans un contexte difficile où une architecture concurrente, ARM, s'est imposée.

Le successeur d'Otellini aura fort à faire pour renforcer la position d'Intel sur ces segments ( même si l'évolution des techniques de gravure pourrait être son meilleur allié une fois passé en-dessous des 20 nm ).

Il aura également à composer avec un nouveau paysage qui ne fait plus de l'ordinateur un moteur de croissance assuré. La crise de 2008-2009 a porté un coup à la croissance du marché des PC et laissé les tablettes tactiles émerger comme système secondaire pouvant remplacer avantageusement l'ordinateur dans différentes situations.

Ces transitions devront sans doute amener des transformations dans le fonctionnement du fondeur qui ne pourra plus autant compter sur ses ventes de microprocesseurs pour assurer sa croissance et ses bénéfices...à moins de trouver de nouveaux débouchés.