La semaine de trente-cinq heures pourrait bientôt concerner aussi les ordinateurs portables.

Les progrès constants réalisés en matière d'autonomie par les fabriquants de batteries pour ordinateurs portables laissent espérer que ces derniers pourront dans un avenir proche tenir pendant toute une journée de travail sans recharge.

Le fondeur californien Intel est un des acteurs majeurs en la matière, au point de quasiment mettre en demeure les fabriquants d'ordinateurs portables de commercialiser d'ici 2008 des appareils capables de fonctionner pendant huit heures sans nécessiter la moindre recharge, ou l'appoint d'une seconde batterie.

Le marché des PC portables est pour la producteurs de processeurs un marché stratégique, où les marges sont les plus confortables; c'est aussi un segment dont la croissance laisse augurer des lendemains qui chantent, puisque 30% des puces produites dans le monde finissent dans le chassis d'un ordinateur portable.

De leur côté, les producteurs de PC font ce qu'ils peuvent pour employer au mieux les composants dont ils disposent, batterie incluse. Quatre heures semblent être de nos jours l'autonomie moyenne d'un portable utilisé dans des conditions normales, c'est-à-dire sans céder à la tentation de s'adonner à des jeux vidéo entre deux rendez-vous...

Des progrès sont attendus dans de brefs délais: ainsi, la jeune entreprise Zinc Matrix Power a conçu une batterie zinc-alcaline plus puissante que les batteries ion-lithium conventionnelles, tout en conservant la même compacité.

Un concurrent de ZMP, Pionics, s'attache lui à améliorer les performances des batteries actuelles, et prévoit des avancées significatives dans les prochains mois. Idem pour d'autres firmes qui travaillent sur les batteries ion-polymère dont le brevet français appartient à Dassault Electronique.

On sait depuis toujours que le fait de changer la composition des métaux que contient une batterie a une incidence réelle sur la courbe de puissance de cette dernière. La question est de savoir quelles sont les meilleures combinaisons, et combien coûterait leur industrialisation à grande échelle.

De nos jours, un ultra-portable embarque typiquement une batterie susceptible de produire 58 watts/heure, pour une consommation moyenne de 12 watts/heure. En tenant compte des pics éventuels, on peut donc considérer qu'une autonomie de quatre heures est une bonne moyenne.

Le but est donc de parvenir à produire des batteries capables d'offrir 72 watts/heure tout en diminuant de quelque 9 watts/heure la consommation des PC portables. La vieille combinaison 1-2-6 (un watt pour le processeur, deux watts pour le chipset et six watts pour le reste du système) a la vie dure, mais les progrès passeront sans doute par l'intégration des fonctions graphiques dans le chipset; des prototypes de batteries tournant dans de telles configurations fournissent déjà 72 watts/heure, et une industrialisation d'ici 2008 est envisageable.

Bien entendu, d'autres composants des PC portables devront apprendre à moins consommer et à partager davantage: les écrans LCD qui se sont généralisés ces dernières années, représente environ 30% de la dépense moyenne en énergie de l'ordinateur auquel ils sont associés. Les fabriquants travaillent sur des écrans dont la consommation n'excède pas 3 watts, et des dispositifs tels que le Display Power Saving Technology d'Intel participent à cette frugalité.

Les écrans OLED, réputés moins gourmands, vont quant à eux mettre plus de temps pour atterrir sur nos portables, même s'ils se sont généralisés sur les téléphones mobiles les plus récents. Le fait que ces derniers présentent des menus essentiellement noirs n'y est sans doute pas étranger.

Le cas des disques durs est aussi à considérer: ils consomment à eux seuls 8% de l'énergie dépensée par un PC portable, et la probable généralisation des dispositifs hybrides, ou à mémoire flash intégrale, aidera certainement à réaliser des économies dans ce domaine.

Idem pour les adéquations plus fines entre processeur et chipset, ou les processeurs de nouvelle génération, expressément conçu dans un but de moindre dépense d'énergie, comme le récent C7 du taïwano-américain Via Technologies.

Enfin, une piste à ne pas négliger: les batteries équipées de piles à combustible miniaturisées, dont les prototypes se sont multipliés récemment. Certes, la technologie fait des progrès, mais des questions pratiques demeurent, comme le prix des recharges, le nombre de cycles de décharge/recharges supportables, ou encore le recyclage des composants. Les experts en ce domaine ne prévoient pas de commercialisation avant au moins cinq ans.

Source : CNET News